Yves Olivier Kassoka, spécialiste et chargé de la protection de l’enfant au Fonds des Nations unies pour l’Enfance (Unicef) a rappelé hier, mercredi 29 janvier, les recommandations à respecter par le Sénégal pour être en phase avec la Charte africaine des droits et du bien être de l’enfant (Cadbe) qu’il a ratifié en Août 1998.
Yves Olivier Kassoka, chargé de la protection au Fonds des Nations unies pour l’Enfance (Unicef) a invité le Sénégal à améliorer son cadre institutionnel, non seulement pour la protection des enfants mais également pour se conformer aux conventions internationales sur la protection de l’enfant dont la charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant ratifiée le 26 Août 1998.
Ainsi, préconise t-il une revue des dispositifs judiciaires protégeant les enfants. Selon Yves Olivier Kassoka, les enfants dont les mères sont emprisonnées ne sont pas suffisamment protégés, ce qui peut les mener à la dérive car se trouvant dans une situation de vulnérabilité.
La nécessité de revoir l’environnement juridique résiderait également selon le représentant de l’Unicef, dans le fait que les enfants ayant eu des démêlés avec la justice ne sont pas trop protégés. Aussi, après avoir purgé leurs peines rencontrent-ils des difficultés pour se réinsérer dans la société.
Toutefois reconnait-il, même si des efforts ont été faits avec l’adoption du code pénal et de la procédure pénale, il est à suggérer des avancées sur le code de la famille, du droit du travail, et du respect des questions civils relatives notamment aux droits d’adoption.
Par ailleurs, Yves Olivier Kassoka a rappelé au Sénégal, d’autres paramètres auxquels il faut tenir compte pour une prise en charge accrue des enfants. M. Kassoka souligne la nécessité de revoir les lois régissant le mariage des enfants. Comme preuve, il pointe du doigt les mariages précoces, surtout chez les filles, dont l’âge légal est de 16 ans, les mariages forcés et l’excision.
D’autres pratiques qui ne sont pas en phase avec cette convention internationale ratifiée par le Sénégal rappelle le représentant de l’Unicef, sont le travail précoce des enfants, surtout les domestiques, la séparation précoce des enfants avec leurs parents et la mendicité. Pour pallier tous ces manquements, Yves Olivier Kassoka invite les autorités étatiques à promouvoir le recadrage institutionnel du secteur, en évitant qu’il y ait beaucoup de structures qui travaillent de manière dispersée.
Ainsi conseille t-il au renforcement de la coordination et au suivi pour qu’il y ait un personnel suffisant et qualifié, disponible au niveau national pour délivrer des services de protection aux enfants.
Yves Olivier Kassoka, prenait part à l’atelier de partage des observations et recommandations du comité africain d’experts sur les droits et le bien être de l’enfant. Des échanges qui ont réuni les différentes composantes concernées par la prise en charge infantile. Conscient des observations faites à l’Etat du Sénégal, Niokhobaye Diouf, le directeur des droits, de la protection de l’enfance et des groupes vulnérables, espère que ceci « permettra de poursuivre et d’améliorer les politiques et programmes soutenus par des lois et règlements pour donner effet aux droits reconnus à l’enfant dans la charte ». En outre conseille-t-il, à chaque acteur du secteur de la protection de l’enfant, d’identifier parmi les observations du comité, ses priorités.
Ces recommandation font suite à l’examen du rapport initial de suivi que le Sénégal a soumis au comité africain d’experts sur les droits et le bien être de l’enfant (Cadbe) lors de sa 18éme session tenue à Alger, du 27 décembre au 1er décembre 2011.