Inculpé de meurtre, Ibrahima Fall dit Ibou a été condamné par la Cour d’assises de Thiès à 10 ans de travaux forcés.
‘’J’étais ivre mort’’, a déclaré hier Ibrahima Fall dit Ibou, pour tenter de se disculper du meurtre de son ami Djabel Diop. Dans la nuit du 28 au 29 février 2009, le disciple de Bacchus a asséné deux coups de couteau à son compagnon, après l’avoir traîné hors du bar ‘’Paradis’’, sis au marché central de Thiès.
Ibrahima Fall a expliqué que sa victime refusait de lui restituer la somme de 700 F qu’il lui devait. ‘’Non seulement il a refusé, mais il m’a injurié’’, s'est-il justifié. Une altercation a éclaté. Sa victime ayant pris le dessus lui a donné des coups de tête. ‘’Il m'a donné un coup de couteau au bras.
Dans la bagarre, le couteau est tombé’’. Après avoir réussi à renverser Diabel Diop, il a ajouté avoir pris le couteau pour lui en asséner deux coups (au front et à la poitrine). Mais a-t-il dit : ‘’j’ignore sur quelle partie du corps je l’ai atteint’’.
Le certificat de genre de mort a révélé deux plaies traumatiques cutanées de la face antérieure de l’hémithorax droite verticale profonde de 13 cm et de l’artère pulmonaire à 1 cm de son insertion ventriculaire droite ayant entraîné une hémorragie interne et externe. Le corps de la victime, identifié deux jours après par sa famille, a été découvert par les policiers du commissariat du premier arrondissement de Thiès.
‘’Dans la nuit du 28 au 29 mars 2009, mon fils est resté à la maison jusqu’à 23 heures. Ensuite, il m’a dit qu’il se rendait à une soirée religieuse. Je l’ai retrouvé deux jours plus tard, après l’avoir longuement cherché, à la morgue de l’hôpital Amadou Sakhir Ndjéguène de Thiès'', a témoigné la mère de la victime, Anta Aidara Ndour, d'une voix étreinte d’émotions.
L’enquête de personnalité a dépeint l'accusé Ibrahima Fall comme étant un homme violent, de mauvaise moralité, qui consommait de l’alcool et de la drogue. L’avocat général Ibrahima Ndoye, après avoir rappelé que l’état d’ivresse est une circonstance aggravante de l’infraction, a reconnu la culpabilité pénale de l’accusé ainsi que son entière responsabilité de l’acte commis.
Il a requis une peine de travaux forcés à perpétuité. La défense a répliqué en soutenant la thèse de la légitime défense. Le conseil a plaidé l’excuse de provocation et demandé une application bienveillante de la loi pénale, avant de demander la disqualification des faits en coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner. La Cour, après avoir délibéré, a reconnu Ibrahima Fall coupable de meurtre sur la personne de Diabel Diop et l’a condamné à 10 ans de travaux forcés.
