L’ambassadeur du royaume des Pays-Bas au Sénégal, Pieter Jan Kieiweg De Zwan, a déclaré mercredi à Dakar que son pays encourage le gouvernement du Sénégal dans ses efforts visant à récupérer les biens présumés mal acquis sous l'ancien régime.
‘’Nous soutenons le gouvernement dans la traque des biens mal acquis. C’est courageux. Et le gouvernement est en train de faire ce qu’il doit faire. C’est son rôle d’aller voir où se trouve l’argent volé au peuple’’, a indiqué M. De Zwan.
Il s’exprimait ‘’à battons rompus’’ devant des étudiants en journalisme du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar lors d’une rencontre dénommée : ’’Carrefour d’actualité’’. C’était en présence du directeur de l’établissement, Ibrahima Sarr, et d'un parterre d’enseignants.
Pour le diplomate, ce qui se passe au Sénégal doit servir d’exemple aux autres Africains. '‘Le Sénégal doit savoir que les autres pays sont en train de le suivre. Et, il doit montrer aux autres qu’on ne peut pas voler l’argent du peuple impunément’’. En cela, il est d’avis que le président Macky Sall est ‘’un exemple de responsabilité’’.
Par ailleurs, Pieter Jan kieiweg De Zwan, qui représente son pays dans cinq autres pays, Mauritanie, Cap-Vert, Guinée, Guinée-Bissau et Gambie, a abordé quelques sujets ‘’sensibles’’, comme celles de l’homosexualité (CPI) et de la Cour pénale internationale.
A ce sujet, le diplomate néerlandais a contesté résolument l’idée selon laquelle la CPI qui a son siège à La Haye (Pays-Bas) était ‘’raciste’’. ‘’J’entends dire que la CPI est raciste. C’est vrai que tous les 19 dossiers qu’elle doit trancher sont africains, mais il faut à la vérité reconnaître qu’elle n’est pas contre les Africains’’, a –t-il juré.
D’après lui, tous ceux qui ont été traduits devant la juridiction internationale ont été auteurs de violations caractérisées des droits de l’homme dans leur pays à un moment donné. ‘’Cela me fait mal que les droits de l’homme soient violés le plus en Afrique qu’ailleurs dans le monde’’, a-t-il indiqué.
Il s'est dit opposé à l'idée selon laquelle les chefs d’Etat en exercice devraient jouir d’une immunité même s’ils violent les droits de l’homme. ‘’Je crois que cela va être une incitation à certains chefs d’Etat à s’accrocher au pouvoir pour rester impunis’’, a-t-il estimé.
Toutefois, il a reconnu que même si 38 pays africains ont ratifié le statut du traité de Rome, instituant la CPI, ils restent encore sous-représentés au sein de la juridiction internationale dont le procureur général est la Gambienne, Fatou Bensouda. ‘’Je trouve que les Africains sont encore sous représentés dans le staff’’, a-t-il déploré.
S’agissant de la question controversée de l’homosexualité, le diplomate hollandais a résumé sa position en ces termes : ‘’Dans des relations entre deux adultes consentants, un Etat n’a rien à y voir’’.
Il a aussi révélé que les droits de l’homme restent un des domaines d’intervention de son pays au Sénégal, à côté de l'appui au développement du secteur privé, l'environnement et le financement de petits projets sociaux.