Dakar (Sénégal) - Au total 50 mille malades diabétiques sont diagnostiqués et suivis dans les structures sanitaires du Sénégal, a affirmé lundi à Dakar, le professeur Saidou Nourou Diop, directeur du Centre Marc Sankalé, spécialisé dans le traitement du diabète à l'hôpital Abass Ndao de Dakar.
S'exprimant au cours d'un point de presse en prélude à la Journée mondiale du diabète célébrée le 14 novembre mais repoussée au Sénégal au 25 du même mois, le professeur Diop a souligné que les statistiques font dans le même temps état de 350 à 400.000 diabétiques dans le pays.
« Cette situation de la maladie corrobore les données de la Fédération internationale du diabète et celles de l'Organisation mondiale de la santé qui estime que dans les pays comme le Sénégal, 80% des diabétiques ne sont pas diagnostiqués », a-t-il dit.
Selon lui, une insuffisante sensibilisation est à l'origine de cette situation. Il s'y ajoute que les populations ne sont pas au courant des méfaits de cette maladie et des situations dans lesquelles elle peut apparaître.
« Il est important de continuer à sensibiliser les populations pour qu'elles aillent se faire dépister en faisant attention aux termes du bon Sénégalais qui dit : +Je préfère ne pas savoir, parce que quand tu vas voir un médecin, il te découvre toujours quelque chose », a prévenu le médecin.
Dans son intervention, le secrétaire général de l'Association sénégalaise de soutien aux diabétiques (ASSAD), Baye Omar Guèye, a mis l'accent sur le fait qu'il y a « un réel problème de contrôle et de surveillance des aliments consommés par les populations ».
Il a invité les autorités sanitaires à protéger les populations contre les dangers inhérents à la consommation de certaines denrées alimentaires évoquant au passage la prise en charge des diabétiques dans des hôpitaux « confrontés à un problème de soins adéquats pour les complications diabétiques ».
« La démocratie, ce n'est pas seulement la politique, elle doit être aussi sanitaire, économique et sociale pour permettre aux populations d'accéder aux soins », a plaidé Baye Omar Guèye.