L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a abrité hier, lundi 27 janvier, la cérémonie de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste. Le recteur de l’Ucad a mis en garde certaine modernité capitalistes en cours dans le monde.
A l’instar du reste du monde, la «Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste» a été célébrée hier, lundi 27 janvier , sous le signe des «voyages à travers l’Holocauste». C’est l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), temple du savoir et lieu de débat d’idées qui a été encore choisie par les représentations diplomatiques des Etats d’Israël et d’Allemagne pour abriter la cérémonie commémorative de cette tragédie qui a touché environ cinq à six millions de juifs représentant d’après le professeur Saliou Ndiaye, recteur de l’Ucad, les deux tiers des juifs d’Europe et 40% de juifs du monde.
Ainsi, pour qu’il n’y ait «plus jamais ça», le recteur de l’Ucad, dans son allocution, a indiqué que «la modernité doit conduire à un comportement plus responsable et plus humain, surtout pour les décideurs, quelque soient leurs niveaux de responsabilités». Persuader que les dirigeants «sont attendus sur un terrain qui doit aider l’homme à être homme et non à nier à un autre homme son humanité», le professeur d’histoire n’écarte pas une possible reproduction dans le monde actuel. Du fait que «tout est possible en ce sens que de plus en plus, les mutations sont si brutales, si importantes qu’une partie de la société est laissée» en rade.
Cependant, pour que de pareille tragédie ne se reproduise plus dans le monde notamment en Afrique ou dit-il, le concept de l’Etat nation est en train de se construire, de se faire, le professeur Ndiaye préconise une «modernité qui conduit à un comportement plus responsable et plus humain».
Et pour ce faire, il plaide la mobilisation du monde universitaire pour aider à la réalisation de cet objectif. «Nous sommes dans des pays ou l’Etat nation est en train de se construire, de se faire. Ce n’est pas toujours évident, raison pour laquelle, il faudrait justement que nous chercheurs, intellectuels, nous puissions œuvrer pour que chacun, dans cet Etat nation puisse sauver sa place, que la question du genre, religieuse, de l’ethnie qui avait entrainé l’Europe de l’Est dans ce conflit soit réglé».
Sur la même lancée que le recteur de l’Ucad, l’Ambassadeur de la République d’Allemagne, Bernhard Kampman, note que «l’Holocauste est la plus grande tragédie humaine du 20e siècle». Ainsi, il a lancé un appel en faveur de la vigilance et la dénonciation de la discrimination. S’adressant aux élèves d’établissements scolaires associés à cette célébration, Bernhard Kampman a déclaré : «Je vous invite aujourd’hui, chers élèves à aiguiser votre regard et votre capacité d’analyse dans les situations qui vous entourent. Soyez vigilants et dénoncez la discrimination là où vous la rencontrez dans votre quotidien. Ayez le courage de professer le respect de la dignité humaine comme fil conducteur dans votre vie».
Estimant que «cet évènement, unique, nous laisse une très importante leçon de tolérance et de l’ouverture », Eli Ben-Tura, ambassadeur d’Israël à lui aussi réitéré à l’endroit de cette assistance majoritairement composée de jeunes élèves cet appel à l’ouverture pour que de «telles atrocités ne se reproduisent plus jamais, nulle part dans le monde».
L’édition de cette année a été aussi marquée, en plus de la participation des élèves d’établissements scolaires de la place, par le témoignage d’un survivant à travers un film intitulé «Les cieux s’ouvriront pour toi » et aussi le témoignage du Dr Ruth Ginio dont les parents sont des survivants de l’holocauste.