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Kaolack : 81,9% des élèves ne savent pas lire et calculer (enquêteurs)
Publié le lundi 27 janvier 2014   |  Agence de Presse Sénégalaise


élève
© Autre presse par DR
élève dans une école primaire de la ville de Dahra


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Une enquête de l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN - Université Cheikh Anta Diop de Dakar) concernant 878 élèves de la région de Kaolack (Centre) - dont l’âge est compris entre six et 18 ans - révèle que 81,9 % d’entre eux ne savent pas lire et calculer.

L’enquête a été conduite par le Laboratoire de recherche sur les transformations économiques et sociales (LARTES) de l’IFAN et l’Association pour la promotion de la femme sénégalaise (APROFES).

Cheikh Fall, chargé de la coordination de cette enquête à l’APROFES, a dit que "81,9% d’un échantillon de 878 élèves de la région de Kaolack enquêtés ont échoué aux tests […] de lecture, calcul et culture générale" organisés par les enquêteurs.

Il présentait les résultats à Abdoul Aziz Diagne, adjoint du gouverneur de Kaolack, à des autorités académiques et à d’autres acteurs du système éducatif.

Selon M. Fall, 72,7 % des élèves ont échoué au test sur la lecture (déchiffrage, lecture courante et compréhension de texte). Il signale, se basant sur les résultats de l’enquête, que 74,9 % des élèves ne peuvent pas faire correctement des calculs.

Mais, seuls 13,7 % des élèves ont été recalés à l’épreuve de culture générale, a-t-il signalé.

"Des élèves du collège testés avec des épreuves du CE1 et CE2 (cours moyen 1ère et 2ème années, à l’école élémentaire) ont montré des insuffisances alarmantes, en matière de compréhension de texte", a constaté Cheikh Fall, citant encore les résultats de l’enquête.

Le LARTES et l’APROFES constatent que, dans l’enseignement arabe, 91,3 % des élèves ne savent pas lire correctement, et 93,9 % d’entre eux ont buté sur l’épreuve de mathématiques.

"Seulement 9,8 % ont échoué au test de détermination du niveau d’ouverture de l’enfant vers le monde extérieur", rapporte M. Fall.

Cette évaluation de la qualité des apprentissages a été faite pour susciter la prise de conscience de l’élève, a-t-il expliqué.

Elle a montré que 74,7 % des familles d’où viennent les enfants enquêtés sont dirigées par des hommes. Et 32,5 % des chefs de ménage – d’où viennent des enfants - n’ont aucune instruction, selon l’enquête citée par M. Fall.

"Les principaux facteurs d’échec des enfants sont notamment liés à la barrière linguistique, à la méthode d’enseignement inappropriée, à la non-atteinte des 900 heures d’apprentissage nécessaires durant l’année, au défaut d’encadrement, à l’offre d’éducation inadaptée, etc." a-t-il expliqué.

Cette étude doit permettre de "situer les raisons des contre-performances" des élèves, selon le secrétaire général de l’inspection d’académie de Kaolack, Mbaye Babou.

Il a préconisé une "démarche communautaire entre l’école et la famille, pour régler certains problèmes" soulevés par l’enquête réalisée au moment où "l’inspection d’académie de Kaolack est dans une dynamique […] de refondation du système éducatif, en vue d’une meilleure qualité, notamment en lecture et en mathématiques".

Ndèye Sokhna Cissé du LARTES affirme que l’enquête permettra par la suite d’"établir un dialogue […] pédagogique entre les autorités, les collectivités locales, la société civile et les parents d’élèves, autour de la qualité des apprentissages".

Elle facilitera l’amélioration des niveaux des élèves en lecture et en mathématiques, a-t-elle ajouté.

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