Le Premier ministre, Mme Aminata Touré, s’est rendue, hier, dans la zone des Niayes et au village de Léona, région de Louga où elle a visité des périmètres. A cet effet, le chef du gouvernement a indiqué que le modèle de village de Léona sera expérimenté dans 2.000 autres localités du pays.
C’est au pas de charge que le Premier ministre, Mme Aminata Touré, accompagné du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Papa Abdoulaye Seck, a visité, hier, la zone des Niayes et le village de Léona, dans la région de Louga. Une initiative qu’elle inscrit dans le seul but de « constater, de visu, les réalités sur le terrain » et de recueillir les préoccupations des producteurs afin de leur trouver des solutions.
Mme Aminata Touré a relevé des «perspectives positives », notamment au Centre de compostage de Sangalkam, mais également au Village du millénaire de Léona. La belle expérience de Léona qui, de l’avis du Premier ministre, constitue un exemple parfait, sera expérimenté dans les 2.000 villages pauvres du Sénégal. Dans ce genre de développement intégré, toutes les activités sont regroupées autour d’une seule plateforme qui réunit la production agricole, l’éducation et la santé. « C’est le type de développement intégré qu’il nous faudra démultiplier partout, avec la participation des populations », a dit Mme Aminata Touré.
Cette ambition sera accompagnée d’une politique de construction de pistes rurales. D’ici à 2017, a affirmé le Premier ministre, 4.000 km de pistes rurales seront construites pour assurer l’évacuation des produits. « Nous sommes un pays en voie de développement, les besoins sont nombreux, il faut y aller par pallier avec la mobilisation de tout le monde », a indiqué Mme Aminata Touré. Le Premier ministre qui a visité des périmètres maraîchers et apprécié les efforts qui sont déployés dans cette zone horticole par excellence, s’est dit convaincu de l’importance de l’agriculture qui, selon Mme Touré, est un secteur porteur et créateur de richesses.
Compte tenu de la diversité des activités qui tournent autour de l’agriculture, le chef du gouvernement a jugé nécessaire de consacrer, cette fois-ci, sa visite à la zone des Niayes où le secteur horticole occupe une place importante.
De Sangalkam, dans le département de Rufisque, à Léona, dans la zone de Louga, en passant par la communauté rurale de Diender, le Premier ministre a eu droit à des accueils chaleureux de la part de producteurs, très enthousiastes. Partout, le Premier ministre qui a noté « l’engagement des producteurs à accompagner la politique de développement de l’Etat », a particulièrement souligné l’importance que revêt, à ses yeux, cette descente sur le terrain pour voir la réalité des choses, être au contact des acteurs, les entendre et les encourager. Plusieurs doléances ont été ainsi posées au Premier ministre, notamment la problématique de la salinisation des sols, l’accès à l’eau, l’électrification, etc.
« On nous a parlé de forages qui sont tombés en panne depuis très longtemps et qu’on avait, sans doute même oublié sur les papiers, et c’est l’occasion de remettre tout cela à flot », a souligné le Premier ministre.
La production d’engrais bio fait bonne école dans les Niayes
Pour lutter contre l’appauvrissement des sols, la Fédération des producteurs maraîchers de la zone des Niayes (Fpmn) porte un intérêt dans la production d’engrais biologique que les acteurs jugent très fertilisant. La production de ce compost est faite à partir de la valorisation des déchets d’abattoirs comme les contenus de panse. Aujourd’hui, affirme Sidy Guèye, président de la fédération, près de deux tonnes de déchets viennent tous les jours de Dakar, alors que la plateforme peut annuellement produire jusqu’à 4,5 tonnes. La quantité produite actuellement couvre 20 % seulement des besoins. Ce que les acteurs jugent très faible, par conséquent, la fédération qui a reçu hier la visite du Premier ministre Aminata Touré, a souhaité avoir plus de moyens et d’équipements afin d’augmenter les capacités de production du Centre de compostage de manière à satisfaire les besoins des producteurs. Dans cette expertise, la matière organique est utilisée comme composante principale pour relever la fertilité des sols, améliorer la productivité.
L’initiative est heureuse dans le cadre de la relance de la filière pomme de terre dont la production locale est estimée à 60.000 tonnes, alors que les besoins sont de 100.000 tonnes. La fédération qui a réaffirmé au Premier ministre son engagement aux côtés de l’Etat et du ministère de l’Agriculture à travailler pour le développement du secteur, a apprécié positivement les efforts des autorités publiques, qui ont mis en place un fonds permettant de subventionner les semences de pomme de terre.