Les 21 et 22 mars prochains aura lieu le 8ème colloque international sur la tijaniya. Il y aura au programme une plongée dans les origines du soufisme. Les participants se verront rappeler que la contemplation à fait son époque et qu’il reste le temps de l’action.
La 8ème édition du colloque international sur la tijaniya est prévue les 21 et 22 mars prochain au Terrou-bi. A cet effet, le comité de préparation a organisé hier une conférence de presse en vue de donner quelques éléments importants sur cet évènement. Le thème retenu cette année est : « La tijaniya et les défis du XXIe siècle». Un thème qui, selon le coprésident du comité scientifique, le Pr Souleymane Bachir Diagne, montre que l’objectif n’est pas uniquement de revisiter le passé. ‘’Certes, il y a aura une célébration du patrimoine, mais un patrimoine vivant, c’est-à-dire qui trouve des réponses aux questions de l’heure’’.
Autrement dit, même l’aspect sociopolitique est pris en compte. Car, la tijania reste encrée solidement dans le soufisme. Or, «le soufisme est le cœur de l’islam. Il n’est pas une voie de contemplation, mais plutôt de l’action», affirme le philosophe. Et si le terme divise, parce que soi-disant il n’a pas existé du temps du prophète, le Pr des universités invite à le remplacer par le vocable ‘’ihsaane’’ (degré suprême de la foi). Puisque, en définitive, ce qui importe, c’est moins le mot que la réalité. Le constat est pourtant regrettable : de nos jours, on voit ce qu’il y a de pire dans l’être anobli, particulièrement sur les écrans de télévision. «Quand l’humain ressemble à un animal, il est temps de lui rappeler qui il est, que Dieu l’a créé pour qu’il soit son khalife ».
Le soufiste d’aujourd’hui ne peut donc pas se contenter d’une retraite spirituelle. Il est et doit être au cœur de la société, selon le Professeur. «Dieu a dit dans le Coran : agissez, explorez le monde à la mesure de la puissance que Dieu vous a confiée». L’évènement aura donc une orientation prospective. Ce sera par conséquent un moment de fête spirituelle et intellectuelle, un moment de rencontre, d’échanges et d’ouverture entre tidjanes d’une part, et d’autre part, un trait d’union entre la communauté et la société toute entière. Ce qui explique le mélange des intervenants entre le monde académique et le monde religieux, explique le président du colloque, Chérif Sidy Brahim Tidjane. Il y aura même une touche artistique, étant entendu que la musique handalou aura sa place.
A propos du choix du pays, c’est parce qu’ «au Sénégal, la tijaniya est chez elle», argumentent les organisateurs. «Pour un Marocain, un Sénégalais est un tidjane», souligne Sidy Brahim. C’est ce qui fait d’ailleurs que les deux prochaines éditions prévues en 2017 et 2019 auront également lieu ici au Sénégal.