Plusieurs stratégies de protection et de récupération des terres salinisées dans la région de Fatick sont développées par les services des Eaux et Forêts, en collaboration avec les partenaires, afin de donner une réponse adaptée à la forte dégradation des sols, a constaté l’APS.
Il s'agit des digues anti sel, du reboisement d’espèces notamment l’eucalyptus ou le mélalecadandron utilisées par les forestiers pour donner une vie a l’écosystème qui subit des agressions dues au déversement de l’eau salée de la mer sur les terres arables.
''La particularité des terres de la région de Fatick est qu’elles sont lessivées dans une partie du bassin arachidier de telles sorte que même après le passage de l’hivernage, il est rare de voir un tapis herbacé sur le substrat’’, a fait savoir le colonel Ousmane Fall, inspecteur régional de Eaux et Forêts.
L’inspecteur s’exprimait, vendredi, à l’occasion d’une visite de presse organisée en prélude de la journée mondiale des forêts dont le thème porte sur ‘’Arbres, forêts et changement climatique’’.
Face à cela, les populations, appuyées par les forestiers, ont jugé nécessaire de procéder à des plantations d’eucalyptus au niveau des villages et dans les grandes dépressions où, il existe une accumulation de sable, associée à la remontée du sel.
Ce fait ''entraine beaucoup de difficultés car, le sel ravage plusieurs espèces végétales qui vivaient dans les galeries'', a t-il relevé. Les galeries sont de grandes dépressions où, vivaient diverses espèces.
Sur le choix de l’eucalyptus par les paysans du terroir, le colonel Fall a expliqué que c’est une espèce qui a une croissance assez rapide et qu’elle ne demande pas beaucoup d’eau pour croitre.
De plus, elle (espèce) n’est pas broutée par le bétail. D’autre part, le bois de cette plante peut être utilisé comme des taies, des perches ou des poteaux ou, être transformé en charbon, selon l’inspecteur forestier.
Il y a d’autres espèces comme le ‘’niawlé’’ et le ficus qui est une espèce qui peut conserver ses feuilles pendant toute l’année. ‘’Le service forestier a décidé de vulgariser cette espèces’’ a-t-il indiqué.
Par, ailleurs, a-t-il relevé, ce sel, déposé de manière anarchique dans les sites de production, est qui est le principal obstacle pour une agriculture florissante de la zone, est une source de revenus pour certaines familles qui l’exploitent pour survenir à leurs besoins.
Néanmoins, les dépôts anarchiques portent préjudice à d’autres familles qui exploitent les vallées rizicoles par exemple, selon Ousmane Fall, expliquant que durant la saison des pluies, ''le ruissellement des eaux transportent une quantité assez importante de sel dans ces grandes dépressions''.
Par la suite, a-t-il renchéri, il y a une remontée du sel qui empêche l’espèce végétale qui gravite tout au tour, de survivre. ‘’Cet autre fait est également un problème que l’on retrouve dans cette partie de Fatick, Fimela et Shanghai'', a déploré le colonel.
A cet égard, le service des Eaux et Forêts, mène des actions de sensibilisation au niveau des populations qui sont impliquées dans le processus de défense et de protection de ces terres. ‘’Après les plantations effectuées par les villageois, nous assurons le suivi’’ a fait savoir le régional.
Sur ces plantations, il a indiqué que chaque année, ses services produisent plus ou moins, un million de plants au niveau de la pépinière de Fimela. ‘’Au-delà, il y a d’autres productions qui se font au niveau des pépinières volantes et individuelles’’, a-t-il fait observer.
Dans d’autres département notamment Gossas et Foundiougne, dans chaque secteur, les gens produisent des pépinières de part et d’autre. Ce sont les pépinières villageoises ou communautaires.
Sur la collaboration, avec les partenaires en développement, le programme d’appui à la petite irrigation locale (PAPIL), intervient sur plus de 3000 hectares dans toute la région de Fatick avec à leur actif, la réalisation de 50 ouvrages dans la récupération des terres.
Il y a plusieurs digues anti-sel comme celle de Baboulaye, polarisent trois localités -Dioffior, Simal, Ro- qui donnent le nom à la vallée ‘’Diosiro’’ qui supporte une digue de quelque 900 mètres de long.
‘’Ces digues anti sel permettent de récupérer les terres salées, de valoriser les sites où, sont pratiqués la culture du riz’’, a dit Ousmane Fall se félicitant des 33% de terres récupérées.
A côté du PAPIL, le projet de renforcement des capacités pour le contrôle de la dégradation des terres et la promotion de leur valorisation dans les zones de sols dégradés (CODEVAL), intervient dans le village de Ndiongolor et d’autres sites affectés.
En termes de réalisations, le projet CODEVAL pose des cordons pierreux et de digues anti-sel à l’image du PAPIL.
sur le site d’Ouyan Sande, l’ex-conseil régional de Fatick, a réalisé, sur près de 500 hectares, des plantations d’eucalyptus qui, aujourd’hui, constituent une vaste forêt regroupant plusieurs espèces animales comme les biches, les chacals, des phacochères, entre autres.
Le président du groupement des planteurs, Babacar Ndiaye, qui guide l''équipe de journalistes sur les lieux, s’est félicité des actions menées par l’Etat à l’endroit des populations, dont une bonne partie retrouve ses champs.
Sur ce site, a ajouté l’inspecteur régional, les populations sont impliquées dans la gestion des terres et ont perçu que sur l’ensemble, le tapis herbacé est en train de régénérer ainsi que d’autres espèces épineuses, à l’intérieur de cette plantation artificielle.