Ce sera une jonction des enquêtes qui risque de faire mal. Hier, la Division des investigations criminelles (Dic) de la police judiciaire, instruite par le parquet de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), a livré un lourd dossier au procureur spécial Alioune Ndao après avoir enquêté sur les biens supposés mal acquis de l’ancienne sénatrice Aïda Ndiongue.
Il faut donc souligner qu’après la section « Recherches » de la gendarmerie nationale, les policiers étaient également de la partie. Car dans ce dossier, il y avait d’abord l’affaire du « Plan Jaxaay » et qui a valu à Mme Aïda Ndiongue une mise sous mandat de dépôt suite à une réquisition du procureur du tribunal régional hors-classe de Dakar, Serigne Bassirou Guèye.
Ensuite, comme on l’a relaté à longueur de colonnes, l’enquête a révélé des dépôts d’argent hors normes ainsi que des bijoux (or et argent) dans des livres et coffres-forts de la Cbao au nom de l’ancienne maire des Hlm ou alors des personnalités à elles liées. Ensuite, logiquement, au regard de l’ampleur des sommes annoncées (47 milliards de F Cfa), la Cour de répression de l’enrichissement illicite ne pouvait que s’intéresser à l’affaire.
Les transports effectués jeudi dernier à Hann Marinas et les enquêtes de la Dic ont des conclusions qui confortent l’accusation. Les neuf avocats (en attendant les autres) de Mme Aïda Ndiongue auront fort à faire. Dans leur stratégie de défense, ils estiment qu’un complice ne saurait être mis en cause sans l’implication de l’auteur principal.
Par ailleurs, la principale concernée n’ayant jamais occupé de fonctions publiques en tant qu’ordonnatrice de dépenses, Me Souleymane Ndéné Ndiaye, Mme Borso Pouye, Moustapha Diop et leurs confrères associés dans ce dossier, jugent « illégale » la procédure. C’est dans doute pour cela que le dossier a migré…
C’est donc une mise en demeure qui pourrait être servie au cours des prochaines heures à Mme Aïda Ndiongue par le procureur Alioune Ndao et son substitut Antoine Felix Diome. Ils devraient lui demander de justifier l’origine de sa fortune ; également dans le collimateur des enquêteurs, l’identité des « étrangers » propriétaires des coffres-forts de la pensionnaire du Camp pénal de liberté 6. D’après les sources de « EnQûete », les conclusions des policiers ne sont pas pour arranger les déboires de la sulfureuse femme d’affaires.