(AFP) - Le Sénégal n'a pas été saisi de poursuites
contre l'ex-président malien Amadou Toumani Touré, réfugié à Dakar et menacé
dans son pays d'un procès pour "haute trahison", a indiqué le chef de la
diplomatie sénégalaise vendredi.
"Nous ne sommes pas au courant de poursuites contre Amadou Toumani Touré.
Aucun mandat d'arrêt n'a été lancé" contre lui, a déclaré le ministre des
Affaires étrangères Mankeur Ndiaye, cité par l'Agence de presse sénégalaise
(APS, officielle).
"Nous avons simplement pris connaissance d'un communiqué qui a été rendu
public par le gouvernement malien informant qu'il y aurait des poursuites à
engager" contre l'ex-président Touré, a-t-il ajouté.
A la question de savoir si Amadou Toumani Touré serait remis par le Sénégal
aux autorités maliennes si elles en faisaient la demande, il a répondu: "Nous
ne sommes pas encore là et nous aviserons le moment venu".
Le 27 décembre, le gouvernement malien avait demandé que la Haute Cour de
justice engage des poursuites pour "haute trahison" contre l'ex-président,
accusé d'avoir laissé le nord du pays tomber aux mains de groupes armés.
Général à la retraite élu président du Mali en 2002, Amadou Toumani Touré a
été renversé le 22 mars 2012 par des militaires qui l'accusaient d'incurie
dans la lutte contre des rebelles touareg, associés à des jihadistes liés à
Al-Qaïda, qui menaient des attaques contre les militaires.
Il a ensuite formellement démissionné le 8 avril 2012. Onze jours plus
tard, il a quitté Bamako avec sa famille pour Dakar, où il vit depuis lors.
Son renversement avait précipité la chute du nord du Mali aux mains des
jihadistes, qui ont été en grande partie chassés par une intervention
militaire franco-africaine lancée en janvier 2013 et toujours en cours.
Cette intervention a permis au Mali de retrouver la stabilité politique,
notamment avec l'organisation durant le deuxième semestre de 2013 d'élections
présidentielle et législatives.
Le scrutin présidentiel a été remporté par Ibrahim Boubacar Keïta, son
parti et ses alliés ont obtenu la majorité aux législatives.