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Enquête Plus N° 783 du 23/1/2014

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Pour avoir fait pipi au lit, Ndèye Faye avait asséné des coups mortels à sa fille adoptive
Publié le vendredi 24 janvier 2014   |  Enquête Plus




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Inculpée pour coups et blessures sur un enfant de 7 ans ayant entraîné la mort, Ndèye Diossy Faye a été reconnue coupable par la Cour d’Assises de Thiès. Elle a écopé de 4 ans de travaux forcés.


A la lecture du verdict de la Cour d’assises de Thiès, c’était le soulagement au sein de la famille Faye qui redoutait les 12 ans de travaux forcés requis par l’avocat général Mamecor Ndour. Une issue heureuse qui a arraché le sourire à la condamnée qui pouvait dessiner dans sa tête ses projets futurs qu’un funeste jour du mois de septembre 2011 avait assombris.

Ce jour-là, Ndèye Diossy Faye a mortellement battu sa fille adoptive Thioro Ndiaye. ‘’Je lui avais infligé une correction le matin, parce qu’elle avait fait pipi au lit. Je n’avais nullement l’intention de la blesser’’, s'est-elle défendue devant la Cour d’assises. En effet, après la correction matinale, Thioro Ndiaye s’est rendue à l’école coranique. De retour de l'école, elle est allée apporter le déjeuner des membres de la famille au marché central de Thiès.

Ensuite, poursuit Ndèye Faye : ''Les enfants sont venus me dire que Thioro avait abandonné le bol de riz dans une maison.’’ Aussitôt, elle s’est rendue sur les lieux pour récupérer sa fille adoptive. La famille de Fatou Wellé Aw où Thioro Ndiaye s’était réfugiée s’y est farouchement opposée.

Rentrée bredouille, elle est allée faire appel à Khady Ndiaye, la tante de Thioro Ndiaye, qui est allée la récupérer de force. Toutefois, à l’heure du coucher, Thioro Ndiaye se mit à se tordre de douleurs. Acheminée à l’infirmerie de l’ex-base aérienne de Thiès, par son grand-père Malick Ndiaye, elle rendit l'âme.

Enterrée en catimini

Le lendemain, la fille fut enterrée en catimini, soulevant l’ire des témoins qui ont dénoncé la tante comme étant la responsable de la mort de la jeune fille. Le Procureur demanda l’exhumation du corps, pour une autopsie qui a révélé des contusions multiples au niveau du thorax et de la cuisse gauche. Le Professeur Mendes de l’hôpital Aristide Le Dantec conclut à un traumatisme du rachis cervical, avec une luxation importante à la suite de coups et blessures avec des objets durs et contondants.

''Excès d'amour''

Devant la barre, les témoins ont affirmé avoir vu Thioro Ndiaye criant et pleurant, poursuivie par sa belle-mère munie d’un fil, après l'avoir récupérée chez Fatou Wellé Aw. ''J’ai adopté Thioro Ndiaye, parce que c’est l’unique fille de mon mari et je m’occupais bien d’elle. Je voulais seulement lui donner une bonne éducation'', a-t-elle rétorqué. Ces mots n’ont nullement touché l’avocat général Mamecor Ndour convaincu que Thioro Ndiaye a été victime de la jalousie de sa belle-mère.

Il a requis une peine de 12 ans de travaux forcés. Ce réquisitoire a soulevé l’ire de la défense. Mes Badji, Faty et Wellé ont soutenu que la dame Ndèye Diossy Faye a plutôt été victime de sa générosité. ‘’Elle avait voulu faire d’elle un modèle. Elle avait fondé tout son espoir sur elle, parce qu’étant mariée depuis 2005 avec Ibrahima Ndiaye et n’ayant pas eu d’enfants.

Ce dernier, un immigré qui vivait en Italie, et père de la victime, a même loué devant la cour les qualités humaines de sa femme qui chérissait sa fille. C’est par excès d’amour, a plaidé Me Badji, que cet accident regrettable est arrivé''. L’avocat a ensuite plaidé l’acquittement au bénéfice du doute et la requalification des faits en coups et blessures ayant entrainé la mort sans intention de la donner.

Après délibéré, la Cour a condamné Ndèye Diossy Faye à 4 ans de travaux forcés.

NDEYE FATOU NIANG (THIES)

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