Le Conseil national de régulation de l'audiovisuel (CNRA) invite, dans son avis trimestriel (octobre – novembre – décembre) du 17 janvier 2014, les acteurs des médias à ‘’promouvoir le respect et la préservation de l’image des chefs religieux en qui se reconnaissent des millions de compatriotes’’.
''A cet égard, relève l’organe de régulation, l’utilisation de l’image de son Eminence Mgr Théodore Adrien Cardinal Sarr, archevêque de Dakar, pour illustrer le traitement de questions liées à des accusations de malversations, et pendantes devant la justice, n’est pas acceptable. Elle relève des pratiques à bannir’’.
Dans les dysfonctionnements et manquements notés par le CNRA, il y a ‘’la diffusion d’images, de propos et d’actes pouvant heurter la sensibilité d’une composante de la population, notamment le jeune public, aux heures de grande audience, en violation des stipulations des cahiers de charges relatives aux catégories d’émissions, aux heures de diffusion, à la signalétique et à l’avertissement préalable du public’’.
La note transmise à l’APS déplore également ''la diffusion d’émissions de voyance en direct avec appels téléphoniques sur serveurs et d’autres servant de tribune à des guérisseurs traditionnels ou des marabouts qui prétendent pouvoir soigner diverses maladies''.
A cela s’ajoutent ''la profusion de publicités et de propagandes dans les médias audiovisuels, particulièrement sur les chaînes de télévision, par les présentateurs, la diffusion, suivie de rediffusions, d’émissions de débats à caractère politique marqués par des propos outranciers et des comportements violents des protagonistes''.
Le CNRA déplore la récurrence des jeux organisés sur certains médias audiovisuels et nécessitant l’envoi de SMS ou des appels sur serveurs sans indication de coût et ‘’une certaine légèreté dans le traitement, la vérification et la présentation de l’information avant sa diffusion’’.
Face à de tels dysfonctionnements et manquements, l’organe de régulation recommande aux éditeurs de programmes audiovisuels de ‘’se conformer aux stipulations des cahiers des charges en dotant leurs structures respectives de la commission prévue par les textes et dont les attributions sont clairement indiquées’’.
Il rappelle que dans le souci de ‘’satisfaire à l’obligation de protection du jeune public, la diffusion de certaines émissions doit être programmée à des heures qui permettent de préserver cette catégorie importante de la population’’.
Les éditeurs doivent aussi ‘’se garder de servir de tribune à des individus dépourvus de toute qualification légale et dont la promotion expose des populations non averties à des risques de détérioration de leur santé, soumet les professionnels de la santé à une concurrence déloyale (…)’’.
Ils doivent également éviter ‘’de confondre le métier de journaliste avec celui de publicitaire ou de propagandiste ; tout comportement de ce genre, de la part du journaliste, est strictement interdit. Ce dernier ne peut accepter aucune consigne directe ou indirecte des annonceurs’’.
Le CNRA recommande aux éditeurs d’éviter que les médias audiovisuels ‘’ne véhiculent des propos outranciers, voire outrageants, et ne servent de tribune pour des actes violents ou contraires aux convenances et aux règles de bienséance (…)’’.
Les médias audiovisuels doivent ‘’’s’entourer des garanties requises pour assurer l’intégrité du processus des jeux qu’ils organisent, en informant les participants sur le coût réel des appels qui permettent d’y prendre part, et pour préserver les couches vulnérables de la tentation du jeu préjudiciable à l’équilibre de certains foyers’’.
A cet effet, ils doivent avertir le public ‘’sur les risques de dépendance’’ en même temps qu’il revient également aux éditeurs de médias audiovisuels de ‘’concevoir des actions de sensibilisation pour une meilleure compréhension, par les populations, des aléas du jeu’’, selon le CNRA.
Il ajoute que les médias doivent ‘’toujours rester attachés aux principes éthiques et déontologiques, qui gouvernent l’exercice du métier de journaliste, et de faire preuve de rigueur et de professionnalisme dans la vérification, le traitement et la diffusion de l’information’’.