Les ONG Article 19 Afrique de l’Ouest et Amnesty international/Sénégal se disent préoccupées par ‘’l’arrestation des militants pro-démocratie et les accusations de subversion proférées à leur encontre par les autorités de la République Démocratique du Congo’’.
‘’Il est inconcevable que des militants pro-démocratie soient arrêtés, privés de leur liberté sans être assistés par des avocats pour avoir simplement exercé leur droit à la liberté d’expression’’, a déclaré Fatou Jagne Senghor, directrice régionale de Article 19 Afrique de l’Ouest, dans un communiqué reçu mardi à l’APS.
Pour Seydi Gassama de Amnesty International Sénégal, ‘’les militants pro-démocratie qui sont arrêtés doivent être libérés immédiatement et sans condition’’.
Il a ajouté que le gouvernement du président Joeseph Kabila ‘’doit respecter les libertés publiques dont la liberté d’expression qui est le socle de toute société démocratique’’.
Les trois militants de "Y en a marre" et un membre du mouvement citoyen burkinabè "Balai citoyen" sont arrêtés depuis dimanche, à Kinshasa, la capitale de la RDC.
Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais, a dit à la BBC que les autorités de son pays les soupçonnent d’"insurrection visant à monter les jeunes [de la RDC] contre le pouvoir".
Une vingtaine de personnes, dont des journalistes, avaient été arrêtées dimanche, en même temps, lors d’une conférence de presse donnée par les militants des mouvements citoyens sénégalais, burkinabè et congolais. Certaines d’entre elles ont été libérées le même jour.
Le climat politique est actuellement tendu en RDC. Le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, est soupçonné par l'opposition de se préparer à l'élection présidentielle de 2016, ce que ne lui autorise pas la Constitution du pays.
Dans le communiqué, Fatou Jagne Senghor a déploré ‘’les propos exagérés du ministre Mende qui qualifient de subversive et d’agression l’activité pacifique de conscientisation et d’échange entre des mouvements citoyens et militants pro-démocratie’’.
Article 19 et Amnesty International Sénégal demandent aux autorités congolaises ‘’de lever ces accusations, de libérer tous les détenus congolais et étrangers et de respecter la liberté d’expression et de réunion’’.