Jusqu'ici déployées juste à l'entrée de l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) sur la corniche depuis le saccage des locaux du Rectorat par un groupe d'étudiants protestant contre la hausse des frais d'inscription, les forces de l'ordre étaient visibles hier, mardi dans tout l'espace universitaire. Elles semblaient encore plus nombreuses devant les facultés et l'Agence comptable. Ceci, dit-on, pour assurer le bon déroulement des inscriptions en stand by avant la signature du protocole d'accord entre les autorités et la coordination des étudiants.
La signature du Protocole d’Accord entre le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (Mesr) et le Collectif de la coordination des Cinq universités publiques sénégalaises, la semaine dernière (mercredi 15 janvier), a été le facteur déclencheur du démarrage des inscriptions dans les différentes facultés à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD). En effet, les étudiants, notamment les nouveaux bacheliers venus s’inscrire, ont envahi en masse hier, mardi, les différents départements de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Désormais, ils peuvent retirer les formulaires d’engagement ou de prélèvement pour ceux qui sont boursiers, dans le site de l’Ucad, afin déposer, sans difficulté, leurs dossiers auprès des facultés.
Pendant ce temps-là, leurs ainés étudiants sont préoccupés par les sessions de rattrapage qui ont démarré au niveau de la Faculté des Lettres avant hier lundi, pour ne finir que le 8 février prochain. Les résultats sont attendus dans le courant du mois de mars 2014. C’est pour dire que l’année académique 2013/2014 démarre les cours normalement en mi-mars. C’est le cas contraire pour la faculté de Médecine, de la Pharmacie et d’odontologie qui a ouvert ses portes en début octobre.
De l’Agence comptable en passant par la faculté des Sciences juridiques et politiques, à la faculté des Lettres et Sciences humaines jouxtant la bibliothèque de l’université, les forces de l’ordre sont partout présentes. Elles veillent au grain dans toute l’Université. Ce qui conforte la position du ministre de l’Enseignement supérieur qui avait déclaré, au terme des négociations, que toutes « les dispositions idoines seront réunies pour permettre aux étudiants qui le veulent d’étudier. Le temps de la discussion est terminé ».
En tout cas, les dépôts de dossiers se passent comme sur des roulettes, tout comme les engagements des deux parties stipulés dans le protocole. En revanche, certains étudiants continuent à récuser le Protocole d’Accord et soutiennent que leurs mandants ont agi sans le consentement des assemblées.
« On avait marre d’attendre. Les négociations sont terminées. Nous allons s’inscrire, tout en souhaitant le démarrage le plus tôt possible des cours », souligne Sakho Dieng, étudiant à la Faculté des Lettres. Selon son camarade de la Faculté des Sciences juridiques, Aminata Ndiaye « heureusement que les droits de scolarité ont été harmonisés. Sinon çà allait devenir très salé pour nous étudiants ».
« Les nouveaux bacheliers se présentent en masse. Tout se passe normalement. Des départements ont reçu des convocations annonçant que la reprise semble normal. Maintenant on peut se réunir pour commencer à penser au démarrage de l’année », a soutenu le médiateur de l’Ucad, Mamadou Ndiaye.
Pour le Chef des services administratifs de la Faculté des Sciences juridiques et politique, « les nouveaux bacheliers commencent à déposer. Nous avons aussi un petit nombre de doctorant qui dépose, contrairement aux deux premiers cycles, Licence et Master qui sont en sessions de rattrapage ». Abdou Khadir Boye soutient que pour « cette année la Fac Droit compte accueillir plus de 4 000 bacheliers comme l’année dernière ».
L’arrêté fixe, rappelons-le, le quota des bacheliers orientés à un total de 29 110 nouveaux bacheliers répartis ainsi qui suit : l’Ucad, Ugb et les autres universités publiques doivent accueillir respectivement 21 110, 3 000, 1 000 bacheliers. Ainsi, il se pose un véritable problème de capacités d’accueil très limitées au niveau des universités publiques. L’année dernière, l’Etat du Sénégal était obligé de se rabattre sur les établissements privés dont les filières demandées sont reconnues par le Cames pour caser près de 6 000 bacheliers non orientés pour un coût de 7 milliards F Cfa.
En attendant, les autorités en charge de l’Enseignement du supérieur peuvent résorber ce surplus avec la mise sur pied de l’Université virtuelle du Sénégal. Pour cette année, l’Uvs va accueillir 2.000 bacheliers, selon Mary Teuw Niane.