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Sénégal: le président Sall veut réduire son mandat pour "donner un exemple" en Afrique
Publié le mardi 17 mars 2015  |  AFP
Cérémonie
© aDakar.com par DF
Cérémonie de Levée des couleurs
Dakar, le 02 mars 2015 - Le président Macky Sall a participé à la cérémonie de Levée des couleurs au palais de la République.




Dakar, 17 mars 2015 (AFP) - Le président sénégalais Macky Sall a annoncé mardi vouloir un référendum en 2016 sur la réduction de son mandat, se posant en contre-exemple par rapport aux dirigeants africains accrochés au pouvoir, un statut de démocrate que lui contestent ses opposants.
"L’année prochaine, je vais proposer l’organisation d’un référendum pour la réduction de mon mandat" de sept à cinq ans, a affirmé M. Sall lors d’une rencontre à Dakar avec l’Association de la presse étrangère au Sénégal (APES), la première depuis son investiture en avril 2012.
Ce référendum va permettre "une révision de la Constitution, d’abord sur le mandat et ensuite sur quelques autres aspects pour consolider notre démocratie", a-t-il indiqué, estimant que "cela devrait pouvoir être fait en 2016, probablement au mois de mai".
"Vous avez vu des présidents diminuer leur mandat? Moi je vais le faire", a assuré Macky Sall, qui avait pris cet engagement lors de sa campagne électorale, le réitérant une fois au pouvoir.
Il a dit vouloir ainsi "donner un exemple. Il faut qu’on comprenne, en Afrique aussi, qu’on est capable de donner la leçon, et que le pouvoir ce n’est pas une fin en soi".
Le président sénégalais a par ailleurs affirmé s’impliquer personnellement pour obtenir la libération de militants du mouvement citoyen sénégalais Y’en a marre, arrêtés à Kinshasa, en plein débat en République démocratique du Congo sur un éventuel troisième débat du chef de l’Etat Joseph Kabila.
Si la révision est adoptée, "c’est en février 2017 que se fera l’élection présidentielle, au lieu de 2019", a précisé Macky Sall, jugeant prématuré de se prononcer sur une éventuelle candidature.
Mais peu auparavant, il avait assuré ne pas craindre une éventuelle candidature de Karim Wade, ancien ministre et fils de l’ex-président (2000-2012) Abdoulaye Wade, actuellement détenu et jugé pour "enrichissement illicite et corruption" par une cour spéciale.
"S’il y a un candidat plus fort que moi que les Sénégalais vont désigner, on en prendra acte", a dit Macky Sall.

’Déstabiliser les acquis démocratiques’

Le Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition), dirigé par Abdoulaye Wade, doit désigner le 20 mars son candidat à la prochaine présidentielle. Le nom de Karim Wade est cité et, selon des analystes, il pourrait être choisi, à trois jours du verdict de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI).
Le parquet a requis contre lui sept ans de prison, une amende de 250 milliards de FCFA (plus de 380 millions d’euros), une confiscation de ses biens et une privation de ses droits civiques.
La rencontre avec la presse étrangère s’est déroulée après l’arrestation, depuis le week-end, de sept membres ou sympathisants du PDS, dont l’ex-ministre de la Justice Me El Hadj Amadou Sall, a indiqué à l’AFP Mayoro Faye, chargé de communication du PDS.
Me Sall a été convoqué lundi à la gendarmerie, puis placé en garde à vue, des élus locaux du PDS ont été envoyés vers des lieux de détention à l’intérieur, des partisans doivent être présentés au parquet, a dit M. Faye, assurant ignorer les motifs de ces arrestations.
Les médias évoquaient mardi des accusations de troubles à l’ordre public, citant en particulier les propos controversés tenus dimanche par l’ancien ministre de la Justice lors d’un rassemblement de partisans de Karim Wade dans la banlieue de Dakar.
"Si Macky Sall fait emprisonner Karim Wade (à l’issue de son procès), il ne passera pas une seule nuit de plus au palais" présidentiel, a dit dimanche Me Sall dont les propos ont été rapportés notamment par Walfadjri (privé).
Interrogé sur ces arrestations, Macky Sall a répondu qu’il ne laisserait personne "remettre en cause la quiétude et la stabilité du Sénégal", sans citer de nom. "On ne permettra à personne de déstabiliser les acquis démocratiques de ce pays", a-t-il insisté.
L’opposition, l’ex-président Wade en tête, a qualifié à plusieurs reprises les prévenus du procès et ses partisans arrêtés d’"otages", Karim Wade se présentant lui-même comme un "prisonnier politique".
cs/sst/sba
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