La décision du Comité directeur (Cd) du Parti démocratique sénégalais (Pds) d’organiser des primaires pour déterminer le candidat du parti en 2017 est «inopportune» et «insidieuse». Telle est la conviction d’Aïssatou Mbodj dite Aïda Mbodj, député libéral. En conférence de presse organisée hier, vendredi 13 mars, la présidente du conseil départemental de Bambey a fustigé la démarche qui nourrit, selon elle, une certaine suspicion avant d’estimer que la priorité doit être, pour les libéraux, la libération de leurs camarades de parti en prison. Quand bien même elle a estimé que son profil est convaincant pour ramener le Pds au pouvoir.
«Je marque mon opposition à ce processus de désignation du candidat du Pds, c’est également parce qu’il n’a pas fait l’objet de larges discussions au sein du parti de manière à garantir les conditions d’une dévolution libre et sereine des responsabilités», a déclaré Aïda Mbodj hier, vendredi 13 mars, lors d’une conférence de presse.
Le député libéral a marqué ainsi son désaccord quant aux élections primaires prévues pour ce 20 mars au sein du Pds. Face à la presse, Aïda Mbodj a indiqué que la démarche qui «souffre de plusieurs handicaps», «a été décidée dans une urgence qui a fini d’amplifier la suspicion dans nos rangs». «C’est un dispositif inopportun, inélégant, inamical par rapport aux détenus, à l’atmosphère qui prévaut dans ce parti», a fustigé Aïda Mbodj. A l’en croire, la priorité est ailleurs, notamment «la libération de tous nos frères et sœurs emprisonnés». Elle a d’ailleurs annoncé dans la foulée que le parti compte organiser un vaste rassemblement le jour du verdict de la Crei, à savoir le 23 mars prochain.
Sur son opposition à la décision du Comité directeur, l’ex-maire de Bambey a indiqué qu’elle en a déjà fait part au «Pape du Sopi» à travers une lettre, tout en informant qu’elle compte rencontrer Wade dans les heures à venir, sur la demande de celui-ci. L’ex-maire de Bambey s’est dit en effet plus que convaincu que ces primaires risquent de créer des frustrations et de fragiliser le Pds au moment où le parti a plus que jamais besoin de toutes ses forces. Cela, dans la mesure où «il est évident que l’actuel régime ne cherche qu’à affaiblir notre grand parti à travers la traque des biens mal acquis», a-t-elle précisé.
Aïda Mbodj, pas candidate et sans candidat
La seule femme libérale à avoir publiquement annoncé sa volonté de succéder à Abdoulaye Wade, n’a pas par ailleurs fait dans la langue de bois pour répondre à Omar Sarr, coordonnateur du parti qui soutient que Karim Wade présente le meilleur profil pour battre Macky Sall. Selon elle, Omar Sarr est libre de faire son choix. Cependant, elle a estimé que «quand quelqu’un, même s’il est coordonnateur, veut prendre des chaines et s’attacher, ce n’est pas à moi de le délivrer». Même si elle a prétendu ne pas répondre à l’appel à la candidature, ni soutenir aucune candidature, Mme Mbodj est restée tout de même persuadée qu’elle présente un profil convaincant, capable de hisser le Pds sur les rampes de la victoire. Cela, «eu égard à ma posture de femme d’Etat, à mon expérience aux cotés de ce grand homme qu’est Abdoulaye Wade, à ma représentativité politique et à mon attachement profond aux valeurs du Sopi», s’est-elle glorifiée.
Répondant en outre à ceux qui pensent qu’elle cherche à quitter le navire libéral, le député qui se présente comme «l’éternel incompris dans le parti», a réaffirmé son ancrage au Pds, même si elle admet qu’elle a des états d’âme. Pour elle, il n’est pas question de perdre sa liberté de penser, ainsi que le lui a enseigné son mentor Abdoulaye Wade. «Je le dit et je le réaffirme, je suis avec lui. C’est un mariage et je n’entends pas être répudiée. Je vais essayer d’être une bonne épouse, mais je ne serais pas soumise», a-t-elle martelé pour autant.