Un second report des Locales n’est pas exclu par le gouvernement. Tout dépendra des conclusions de la Commission de revue du Code électoral attendues au plus tard le 9 mars 2014. Passé ce délai, le ministre de l’Intérieur avertit qu’il sera difficile de respecter le calendrier républicain.
Le spectre du second report plane toujours sur la tenue à date échue des élections locales fixées au 29 juin prochain. Etranglé par les délais trop courts, le ministère de l’Intérieur, en charge de l’organisation des élections, fait des pieds et des mains pour ne pas dépasser la date qu’il a lui-même choisie, suite à un premier report motivé par la réforme dite de l’Acte 3 de la décentralisation. Procédant hier matin à l’installation de la Commission de revue du Code électoral dont les conclusions consensuelles sont la condition sine qua non pour le respect du calendrier républicain, Abdoulaye Daouda Diallo a invité les techniciens et autres représentants des partis politiques à presser le pas afin de disposer d’un Code consensuel avant le 9 mars.
«Vous aurez constaté avec moi que le gouvernement a, pour ainsi dire, accéléré la cadence pour l’adoption des textes législatifs et réglementaires, à savoir l’adoption du Code général des collectivités locales, de la loi prorogeant le mandat des élus locaux, du décret fixant la date des élections et du décret portant révision exceptionnelle des listes électorales. En adoptant cette démarche, le gouvernement tient à ce que les élections locales se tiennent à la date du 29 juin 2014. C’est pourquoi je vous exhorte à en faire autant pour permettre à notre pays d’organiser, dans la sérénité, les scrutins locaux à date échue», a dit M. Diallo.
Sans quoi, un second report serait inévitable comme le fait constater le ministre de l’Intérieur. «J’en appelle à votre sens aigu des responsabilités pour imprimer aux travaux de la Commission de revue technique du Code électoral un rythme compatible avec le respect des échéances du chronogramme des opérations électorales pour la tenue des élections locales à la date légale du 29 juin 2014. Cette préoccupation du reste largement partagée par toute la classe politique de notre pays nous permettra, j’en suis persuadé, de disposer de vos conclusions au plus tard le 9 mars 2014», invite-t-il les membres de la commission. Avant d’ajouter : «au delà de cette échéance, il sera difficile, voire impossible de respecter le calendrier républicain d’examen des textes par les institutions compétentes.»
Le défi que les membres de la commission devront relever dans un délai de moins de deux mois est «d’élaborer des dispositions relatives à l’élection des conseillers départementaux ; d’adopter les dispositions relatives à l’élection des conseillers municipaux rendue nécessaire par la communalisation universelle ; le toilettage du Code électoral sur certains aspects devenus caducs à la suite de l’évolution de la législation et de la réglementation en vigueur». Et cela de manière consensuelle.