Dans une dynamique de revitalisation de l’Enseignement supérieur en Afrique, l’ancien secrétaire général de l’Organisation des nations unies (Onu) invite les acteurs à explorer la piste du partenariat public privé qui est le maillon manquant de la chaine de solidarité au service du système éducatif. Il s’exprimait hier, mercredi 11 mars, à l’occasion du panel sur « l’enseignement supérieur et le progrès social économique et politique de l’Afrique ». C’était dans le cadre du deuxième jour du sommet africain de l’Enseignement supérieur qui s’est ouvert mardi dernier.
«Le partenariat avec le secteur privé peut permettre à l’enseignement supérieur de surmonter l’inadéquation entre les besoins du marché et les compétences des jeunes diplômés . Voilà le défi de la redynamisation de l’enseignement supérieur africain ». En parlant ainsi Koffi Annan, ancien secrétaire général de l’Onu, met le doigt sur le maillon faible de cette chaîne de solidarité au service du secteur de l’éducation dont le financement pose toujours problème dans la mise en œuvre des programmes. Suggérer d’explorer les pistes essentielles, Koffi Annan estime que « l’implication du secteur privé dans le secteur éducatif doit constituer le soubassement de cette dynamique de changement pour assurer une souveraineté pédagogique ». Par conséquent, indique-t-il, le déficit de financement constitue un frein pour les Instituts de recherche pour être reconnus dans leur domaine ».
Il intervenait hier, mercredi 11 mars, à l’occasion du panel portant sur «l’enseignement supérieur et le progrès social économique et politique de l’Afrique» du sommet sur l’Enseignement supérieur en Afrique.
«Le partenariat consistera à prêter plus d’attention à la réalisation de l’éducation universelle. Car, il faudra nouer des alliances stratégiques avec des partenaires et bailleurs de fonds étrangers. On doit matérialiser ces alliances pour aller de l’avant », a souligné le responsable de l’institution continentale «African Progress Panel».
Affirmant que les établissements d’enseignement supérieur doivent se faire les reflets de ces changements et enseigner les compétences techniques et entrepreneuriales nécessaires, Koffi Annan souligne pour le déplorer l’offre de formation universitaire dont les jeunes diplômés n’ont pas les compétences requises pour s’insérer dans le monde de l’emploi ».
Ainsi, Koffi Annan a relevé l’exemple de la Suisse qui met l’accent sur des compétences tertiaires en hôtellerie, ingénierie, TIC, agriculture donc des diplômés immédiatement utilisables dans le marché.
Un PPP pour la promotion des filières scientifiques
En dépit de la reconnaissance par les acteurs africains, y compris les dirigeants politiques, de I’importance de I’enseignement supérieur dans la réalisation de leur vision de prospérité, de paix et d’ intégration, l’offre de formation qui reste assez diversifiée demeure une problématique. Tant au niveau des établissements publics qu’au niveau des établissements privés. En effet, les établissements pour la majeure partie propose une formation dans les filières généralistes (lettres, droit, sciences sociales, sciences économiques au détriment des filières scientifiques (sciences physiques, chimie, biologie etc…) et des formations spécialisées (agriculture, hydraulique, mines, géologie etc..).
Le document sur la Gouvernance des établissements d’enseignement supérieur et amélioration de l’environnement des affaires en zones Uemoa indique sur 116 établissements privés interrogés, 99 soit 85,34% ont reconnu offrir ce type de formations ; il s’agit entre autres des spécialités telles que le marketing, la communication d’entreprise, la finance, la comptabilité, la gestion des ressources humaines, le commerce etc… sur 63 établissements (soit 54,31%) offrent des formations en informatique de gestion et dans la plupart des cas, cumulativement avec des formations en économie/gestion (40 cas).
Le document insiste sur ce fossé en constatant une « faible représentation des filières des sciences de l’ingénieur (bâtiment, génie civil, électronique, mécanique…) 20 établissements sur 116, soit 7,7% du droit (6 établissements sur 116, soit 5,17%, des technologies de l’information et de la communication 4 établissements sur 116, soit 3,45% ». D’où l’urgence de mettre sur pied conformément aux recommandations des Concertations nationales sur l’avenir de l’Enseignement supérieur pour la promotion des filières scientifiques à travers le PPP. Ainsi, ce Sommet continental cherche à institutionnaliser cette donne à I’échelle de I’Afrique et à constituer un mouvement d’ institutions et de personnes animes par la même vision pour a transformation du secteur de l’enseignement supérieur en Afrique.