Macky Sall n’est pas insensible à la crise qui secoue la Suneor et qui pourrait conduire à la fermeture d’une partie de l’entreprise, si le projet du repreneur, à savoir procéder au morcellement et à la vente d’une partie de l’entreprise, venait à se réaliser. Il a pris une décision majeure en confiant le dossier au Premier ministre Mohammad Boun Abdallah Dionne.
L’affaire du morcellement de la Suneor et sa vente programmée par Abass Jaber ne laissent pas indifférent le président de la République. Le Quotidien est en mesure d’affirmer que Macky Sall a donné des instructions au Premier ministre, Mohammad Boun Abdallah Dionne, de «s’occuper du dossier et de lui rendre compte et de trouver une solution à cette affaire». C’est donc une manche gagnée par les délégués du personnel qui n’ont cessé, depuis lors, de solliciter l’arbitrage du pouvoir sur cette volonté prêtée à Abass Jabber de «vendre une partie de l’entreprise, notamment les usines de Kaolack et de Ziguinchor au Groupe Avril ex-Sofiproteol». Ces délégués du personnel avaient, la semaine passée, entamé une tournée de sensibilisation des différents chefs religieux du Sénégal sur cette question qui allait envoyer au chômage, des milliers de pères de famille. D’ailleurs, recevant les délégués du personnel lors de son dernier séjour à Dakar, le patron du Groupe Advens, propriétaire de la Suneor, leur avait dit que «cette vente des usines de Kaolack et Ziguinchor, plus une partie des terres, était la meilleure option pour sauver la Suneor et lui permettre de payer ses créances qui s’élèvent à 48 milliards de francs Cfa». Jaber, en plus d’avoir essuyé le niet catégorique des travailleurs, s’était vu notifier par les représentants de l’Etat à la réunion du Conseil d’administration qu’ils n’avaient pas mandat à discuter de cette question de «balkanisation de l’entreprise». Mais, ce que Jabber n’avait pas dit aux délégués du personnel, c’est que cette vente de Kaolack et Ziguinchor allait lui rapporter 21 milliards de francs Cfa et une partie de la réserve foncière de Bel-air 80 milliards, soit une bagatelle de 101 milliards de francs Cfa, alors qu’il avait acquis l’entreprise, il y a de cela 10 ans, à 5 milliards de francs. A noter que les délégués du personnel courent toujours après le cahier des charges que le pouvoir libéral avait remis à l’industriel franco-sénégalais. Ce cahier enjoignait à la Suneor, de remettre des semences aux producteurs. Les Opérateurs privés stockeurs (Ops) de semences devaient aussi faire leur entrée dans le capital de la société.