Les pouvoirs publics doivent s’inspirer des acquis enregistrés par le Kenya en matière de dessalinisation des eaux pour approvisionner l’ensemble du pays en liquide précieux, a soutenu la directrice générale de l’Agence nationale de recherche scientifique appliquée (ANSRA), Aïssatou Sophie Gladima Siby.
"Des études sont faites pour voir pourquoi ces eaux sont riches en phosphates, en fluor, en sel minéral. Cependant, il y a plusieurs techniques pour traiter ces eaux’’, dont celle qui a fait ses preuves au Kenya, a-t-elle déclaré dans un entretien avec l’APS.
Appelée osmose inverse, cette technique consiste à débarrasser le liquide salé de ses micro-algues et autres impuretés au moyen de filtres spéciaux, voire de produits chimiques. L’eau mise sous une forte pression passe à travers une membrane semi-perméable. Seules les molécules d’eau arrivent à passer, au contraire du sel et des microbes qui sont rejetés.
Du point de vue hydrogéologique, a signalé Mme Siby, "des études pluridisciplinaires ont été faites et on sait aujourd’hui pourquoi les gens de Kaolack, Fatick et autres qui sont au niveau des phosphates ont des dents colorées qui sont solides certes".
"Les études ont prouvé que quand l’enfant, jusqu’à l’âge de huit ans, ne boit pas de cette eau-là, on n’a pas cette coloration", a expliqué la DG de l’ANSRA, également spécialiste en géophysique appliquée, hydrogéologie et géochimie isotopique.
"Pour résoudre ce problème, il faut une volonté politique et le chef de l’Etat (Macky Sall) aujourd’hui est vraiment partant pour la désalinisation et la déferrisation de ces eaux, donc enlever le fer qui donne cette couleur rougeâtre de l’eau", a assuré Mme Siby.