A la suite de l’article paru dans notre édition d’hier et relatif à la polémique sur le prix du supercarburant, l’Association sénégalaise des pétroliers a réagi pour montrer ses intentions. Cette fois-ci, l’ASP, par le biais de son président, montre que la cible est plus l’Etat que les majors. ‘’La dénonciation de la pratique des Majors était non pas de décrier seulement une pratique illégale, mais d'amener les uns et les autres à mettre en exergue le mécanisme du FSIPP (Fonds de sécurité des importations des produits pétroliers) contenu dans le PPI (Parité prix importation) et destiné, entre autres, à rembourser les pertes commerciales sur les importations.
Le décret définissant le FSIPP articule aussi bien ses ressources que ses emplois’’, tient à préciser Ameth Guissé. Qui rappelle que parmi les ressources du FSIPP, il y a la marge sur la baisse des cours internationaux du pétrole. Sur ce point, le directeur de Maac petrolium souligne : ‘’Nous estimons que cette marge au cours des 14 derniers mois doit être très importante quand on sait que ce n'est qu'en décembre 2014 que l'Etat s'est "aligné" sur le marché spot à l'international. Et encore !’’.
S’agissant de l’emploi de cet argent, il y a entre autres la couverture de pertes commerciales liées aux importations. ‘’Dès lors, Total doit pouvoir vendre au PPI et se faire rembourser par le FSIPP comme c'est le cas pour la SAR’’, argumente-t-il. Plus loin, il se fait plus précis : ‘’Ce débat pose un problème de fond qui donne raison à Total, à savoir le non-remboursement des pertes commerciales alors qu'un mécanisme est mis en place et est financé par le consommateur final ; mais malheureusement, l’Etat n'assume pas pleinement sa mission.’’
Car d’après Ameth Guissé, l’Etat n’a pas à être frileux au seul motif que les compagnies pétrolières peuvent gonfler les pertes, surtout que c’est l'Etat lui-même qui fixe les prix et par conséquent, connaît tous les mécanismes de leur détermination. De ce fait, le président de l’Asp estime que l’Etat est interpellé face à la dérèglementation constatée sur le marché. C’est ce qui explique sans doute la lettre du 16 février 2015 adressée au ministre de l'Energie et du Développement des énergies renouvelables, Maïmouna Ndoye Seck. Une correspondance qui apparemment est restée sans suite.