La gouvernance en général et celle de l’enseignement supérieur en particulier doit être basée sur la disponibilité de statistiques pour le choix de bonnes politiques qui doivent être menées dans les universités et instituts de recherche, a soutenu l’ancien Secrétaire général des Nations Unies.
Il présentait mercredi à Dakar un discours liminaire spécial sur le thème ''L’enseignement supérieur et le progrés social, économique et politique de l’Afrique'', dans le cadre du Sommet sur l’enseignement supérieur en Afrique qui s'est ouvert mardi.
Il s’agit pour Koffi Annan ‘’d’améliorer l’ampleur et la qualité des données statistiques de l’Afrique sur l’Afrique’’.
‘’Cela semble être une question technique très opaque. Cependant une recherche basée sur les faits essentiels pour la prise de décision de bonnes politiques doivent être menées par les Instituts de recherche en Afrique’’, a t –il soutenu.
Pour comprendre l’importance des statistiques pour une bonne gouvernance effective, il a trouvé utile de rappeler que le mot statistique vient du terme allemand signifiant Etat. ‘’Donc gouverner sans statistiques c’est conduire sans tableau de bord’’, a soutenu Koffi Annan.
Il est convaincu qu’une recherche ciblée et appliquée pourrait élargir l’impact pour une meilleure gouvernance et accroître la productivité et créerait davantage d’emplois.
Koffi Annan a également mis en exergue ‘’une méthode moins tangible mais plus profonde permettant aux universités et aux institutions d’enseignement supérieur d’impacter sur le développement’’.
''Les institutions d’enseignement peuvent conférer des connaissances et des compétences mais ce qui est important c’est le regard et l’attitude des étudiants sur l’éducation supérieure pour leur donner une plus grande confiance en eux’’, a-t-il ajouté.
En effet, a t –il dit, ‘’les manifestations des jeunes hommes et des jeunes femmes en colère à travers le continent révèlent la grande frustration de nos jeunes par rapport au statu-quo et leur désir d’assumer leurs responsabilités’’.
''Les étudiants ne sont pas bien préparés à affronter l’avenir. Les universités devraient installer chez les jeunes de notre continent un état d’esprit et une compréhension du monde qui aspire à une citoyenneté, une énergie positive, de même qu’un leadership solide’’, a t –il avancé.
Pour Koffi Annan qui dirige aujourd’hui l’institution continentale ‘’African Progress Panel’’, les universités et institutions d’enseignement doivent être le creuset de la diversité et des incubateurs du pluralisme qui créent des citoyens responsables.
''L’éducation est l’une des formes les plus efficaces de reconstruction de la paix et source d’espoir pour chaque individu et le soubassement du développement et du progrès de chaque société. Ce qui fait que nos débats sont très pertinents et viennent en temps opportun’’, a t –il souligné.
''Il y a énormément de ressources, de potentialités cependant nous ne pouvons pas réaliser le potentiel de l’Afrique, surmonter les défis sans améliorer la qualité, les compétences de l’éducation supérieur’’, a-t-il dit.
Koffi Annan a suggéré de ''développer des universités de classe mondiale surtout dans le domaine de la recherche pour créer la connaissance. C’est cela que les gouvernements et les entreprises ont besoin pour que l’Afrique puisse réussir''.
Le Sommet organisé par différentes institutions dont Trust Africa et le CODESRIA va permettre de débattre sur les leçons à tirer du bilan de l’enseignement supérieur en Afrique, des perspectives et défis futurs et des mécanismes à mettre en place pour répondre aux besoins de l’Afrique et de ses populations au 21ème siècle.