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Sénégal : Amadou Kane en mission panafricaine
Publié le mardi 10 mars 2015  |  Afrik.com




C’est parce qu’il est aujourd’hui l’un des financiers africains les plus respectés qu’Amadou Kane, ancien Ministre de l’Economie et des Finances dans le premier gouvernement réuni par Macky Sall après son élection, a été appelé par le Président de la BAD, Donald Kabureka, pour épauler Tes Anvaripour au Fonds AFRICA 50 qui finance les besoins du continent en matière d’infrastructures.

L’histoire d’Amadou Kane, né le 11 septembre 1954 à Thiès, est celle d’un banquier international, en même temps homme politique sénégalais. Sa figure s’est imposée comme celle d’un des principaux financiers d’Afrique, à la faveur d’un brillant parcours dans la banque, en France et au Sénégal, notamment au sein du Groupe BNP PARIBAS, et également comme Président-directeur général de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Sénégal (BICIS).

Le 4 avril 2012, il est nommé ministre de l’Économie et des Finances dans le premier gouvernement d’Abdoul Mbaye, également banquier, premier Premier ministre du Président Macky Sall. Immédiatement, il entreprend de remettre les pendules à l’heure, après les années de débauche budgétaire vécues par le Sénégal lors du second mandat de Maître Wade... Il conserve ce poste lors du remaniement ministériel du 29 octobre 2012 et reste ministre jusqu’au 1er septembre 2013.

Tout en étant le neveu de l’ancien ministre et écrivain Cheikh Hamidou Kane (l’auteur immortel de L’aventure ambigüe), Amadou Kane n’est pas un poète, mais un homme d’action avant tout pragmatique. Son efficacité comme grand argentier du Sénégal est reconnue et respectée, il a pour une très large part réussi à redresser les comptes publics, rendant possible une autre phase politique, celle de la politique de relance menée après son départ, qui n’aurait pas pu être envisagée sans la cure de réalisme qu’il administra à l’Etat sénégalais.

Il n’a d’ailleurs pas cessé de conseiller le Président Macky Sall après son départ du gouvernement en septembre 2013 : son bureau de la Présidence de la Banque nationale pour le développement économique (BNDE), la Banque "des PME" sénégalaises, s’élève face à l’Assemblée nationale et tout près du Palais Présidentiel, à Dakar : il constitue donc une plaque tournante idéale entre le monde institutionnel et politique, et les milieux d’affaires.

Un poste d’observation ? Pas seulement, car l’action lui manquerait. L’homme qui a fait partie, tout comme l’auteur de ces lignes, du Groupe de travail sur le "co-développement" euro-africain réuni il y a quelques années autour de Lionel Zinsou au sein de l’Institut Montaigne, et dont Rémy Rioux était le principal Rapporteur, ne saurait rester tout entier du côté de l’analyse : il s’attache toujours à mettre sa réflexion à l’épreuve des faits.

Le rôle précieux que Donald Kabureka, Président de la Banque Africaine de Développement, vient de lui confier est donc conforme à ses capacités et à son talent de diplomate : il lui reviendra de "sécuriser" la part des investissements réunis au sein du Fonds AFRICA 50 auprès des financements souverains. C’est d’autant plus important que le Fonds AFRICA 50, que dirige Tes Anvaripour, est chargé de répondre au problème crucial du financement des infrastructures lourdes en Afrique.

Nul doute que la taille de l’enjeu et des besoins soit à la mesure d’un homme pour qui la Finance n’est qu’un moyen de l’action, au service du développement économique du continent. Parce qu’Amadou Kane prouve à chaque étape de sa carrière que l’économie peut aussi être un humanisme.
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