Le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal section de l’Enseignement supérieur et de la recherche (SUDES/ESR) a demandé, lundi, à l’Etat d’apporter des correctifs au texte de la loi sur les universités publiques du Sénégal, pour mettre un terme à la crise universitaire.
"Une loi votée et même promulguée peut être révisée lorsque l'on constate qu'elle comporte des insuffisances ou des erreurs. En l'espèce, les instances consacrées souffrent d'incohérences graves qu'il urge de corriger dans l'intérêt du pays", a dit Cheikhou Issa Sylla, secrétaire général dudit syndicat en conférence de presse.
Le SUES/ESR dit avoir "relevé (...) un conseil d'administration composé de 20 membres dont les 10, issus du milieu socioéconomique, sont choisis exclusivement par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, sans aucun rapport avec l’université est inacceptable".
Or, selon Cheikhou Issa Sylla, ''cette architecture ôte toute autonomie aux universités sous prétexte d’ouvrir l’université au monde du travail".
Le conseil d'administration ''dans cette formule ne comprend même pas de représentant du ministère des Finances !'', a déploré le représentant syndical, rappelant qu'il s'agit bien ''d'universités publiques, supposées bénéficier du concours essentiel de la puissance publique".
"Comment peut-on imaginer un seul instant que l’Etat, à travers le ministère chargé des Finances, ne siège pas au conseil d’administration des universités publiques auxquelles elle doit assurer les ressources publiques de la politiques d’enseignants supérieur et de la recherche ?", s'est interrogé le syndicaliste.
Au regard de toutes ces disparités, le SUDES/ESR a demandé aux autorités de modification la loi-cadre afin de sortir de ''cette crise qui ne profite à personne''.
L'article 8 du texte fixant la composition des membres du conseil d'administration des universités publiques ''doit être modifié sur ces points'', estime le SUDES/ESR, ajoutant que l'article 9 aussi pourrait être ''réexaminé dans le sens d’une meilleure définition des rôles respectifs des instances".
De l'avis du syndicat, "l'article devrait réexaminer dans le sens d'une meilleure définition des rôles respectifs des instances. Les dispositions des articles 14 et 15 fixant la composition et les missions du conseil académique doivent également être revues à la lumière des modifications souhaitées".
le SUDES/ESR a déploré que le fait que le conseil académique (articles 14 et 15), "sous la présidence du recteur, ne compte que 5 enseignants de rang A et 3 de rang B et un représentant de syndicat d'enseignement sur un total qui peut avoisiner dans les grandes universités une trentaine de membres".