Les prisons sénégalaises ne sont pas équipées de manière à pouvoir accueillir les femmes enceintes ou allaitantes, lorsqu’elles sont condamnées à des peines de prison, selon un rapport publié ce dimanche, à Dakar.
Dans les prisons au Sénégal, "le statut des enfants n’est pas (...) pris en compte, car ils vivent dans les mêmes conditions de détention que les adultes", déclarent les auteurs de cette étude publiée à l’occasion de la Journée internationale de la femme.
Le rapport a été réalisé par le Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest du Haut commissariat des Nations unies aux droits de l’homme et l’Association des juristes sénégalaises (AJS).
Il est basé sur des entretiens réalisés entre mars et juillet 2014 avec 152 femmes détenues dans cinq prisons accueillant plus de la moitié de la population carcérale féminine du Sénégal, à Liberté VI, Rufisque, Thiès, Kaolack et Tambacounda.
Le rapport signale "l’absence (…) d’un régime alimentaire adapté à l’âge des enfants" vivant avec leur mère en prison.
"Aucune des mesures préconisées" par le droit international "n’a été prise dans les établissements pénitentiaires" pour mettre les femmes enceintes ou allaitantes dans les conditions carcérales idoines, selon l’étude, qui a été présentée ce dimanche au garde des Sceaux, ministre de la Justice, Sidiki Kaba, à la prison pour femmes de Liberté VI, à Dakar.
Ses auteurs affirment que "11 enfants âgés de zéro à 20 mois étaient incarcérés avec leur mère", au moment de la réalisation du rapport, sans que des chambres leur soient réservées.
Ils déplorent qu’il n’existe pas d’"espaces de jeu" pour les enfants, ni de "garderies" pour eux, dans les prisons.