Accusés d’avoir violé une candidate au ‘’Miss Labaado’’, C. M. C et M. B pourraient être relaxés, si le tribunal des flagrants délits de Dakar suit le réquisitoire du Parquet.
Les larmes ont coulé hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Souffrant déjà du viol que sa fille M. D aurait subi, la dame D. S. n’a pu supporter que celle-ci soit présentée comme une fille frivole. ‘’C’est une trompeuse qui est devant vous. La robe qu’elle porte lui est prêtée par sa mère’’, a en effet lancé Me Ibrahima Mbengue pour déplorer le fait que la victime se soit présentée à la barre voilée. Or sur ses photos, elle est habillée in avec les cheveux teints et coiffés à la ‘’dabala’’.
Toujours est-il que tout au long de l’audience, les gens se sont demandé si l’ex-candidate au concours ‘’Miss Labaado’’ a été violée ou si elle a prétexté le viol pour échapper aux foudres de sa mère, après avoir passé la nuit à un anniversaire. En tout cas, le substitut Adama Ndiaye n’est pas du tout convaincu par la thèse du viol. ‘’Je ne suis pas de ceux qui disent qu’une fille âgée de 16 ans et 11 mois ne peut pas donner son consentement’’, a lancé le parquetier hier. Conséquence, il a requis la relaxe des prévenus C. M. Coulibaly et M. Bâ. Toutefois, il a demandé que ce dernier soit condamné pour détournement de mineure. Il reproche à M. Bâ d’avoir conduit la jeune fille à l’anniversaire.
Un anniversaire auquel M. D s’est rendue à l’insu de la mère et au détriment de ses cours. Ce jour-là, elle avait cours à 17h, mais, elle a préféré se rendre à la fête organisée à Yoff. Toutefois, elle a reconnu être partie non pas sur invitation des prévenus, mais d’une autre fille qui elle-même n’était pas présente. Selon ses dires, au moment de rentrer aux environs de 23h, M. Bâ lui a servi un verre de jus. ‘’Dès que je l’ai bu, j’ai senti des vertiges et des maux de tête’’, a narré la jeune fille. La suite se passe de commentaire, car elle a révélé avoir perdu conscience et à son réveil tard dans la nuit, elle a trouvé des traces de sperme et de sang sur son slip. C’est pourquoi elle accuse C. M. Coulibaly d’avoir abusé d’elle, car depuis 2 ans, le garçon lui fait la cour.
Troisième accusation de viol
Ses propos ont été battus en brèche par le mis en cause. Coulibaly a affirmé que M. D a consenti à des rapports sexuels avec lui et qu’il n’y avait aucune trace de sang, vu que la fille n’était plus vierge. Il a ajouté que sa copine est restée de son plein gré. ‘’Je voulais rentrer à l’aube, mais j’avais toujours des vertiges, c’est pourquoi je suis rentrée le mercredi, après mon réveil à 17heures’’, s’est justifiée la victime. Entendu, M. Bâ a conforté son coprévenu dans ses déclarations.
‘’Lorsque je suis arrivé, elle était dans la chambre avec C. M. Coulibaly avant de ressortir, enveloppée d’une couverture’’, a précisé l’élève. Il a ajouté qu’un cousin de la victime a appelé, la jeune fille lui a dit de ne pas révéler où elle se trouvait. Les dénégations des prévenus ont été appuyées par le témoignage de Nd. A Diouf. La jeune fille a décrit l’ambiance qui prévalait en révélant avoir dormi au salon avec M. D. ‘’Le lendemain nous avons fait le ménage et préparé le petit déjeuner ensemble’’, a-t-elle révélé.
Mais de l’avis de Me Bruce Sylva, ce témoignage doit être écarté des débats. Car, selon Me Abdoul Abou Daff, il y a bel et bien viol. C’est pourquoi, Me Ndèye Fatou Touré a réclamé la somme de 10 millions au titre de dommages et intérêts. Pour Me Ibrahima Mbengue, ses clients doivent être relaxés. L’avocat fonde sa conviction sur le certificat médical qui atteste d’une déchirure hyménale ancienne. Il a fait savoir que c’est la troisième fois que la victime accuse des hommes de viol. ‘’Le premier viol a eu lieu en 2006’’, a lancé Me Mbengue. Délibéré jeudi prochain, 12 mars.