Trois jours avant le verdict de la Crei, le Pds va choisir la personne à présenter à l’élection présidentielle de 2017. De ce fait, les juges vont statuer sur le sort d’un Karim Wade qui, selon toute vraisemblance, sera le candidat des Libéraux avec la bénédiction de son père.
Le cortège de l’ancien Président a atteint le hall de la permanence Omar Lamine Badji à 17h 57mn. Ovation et projection d’un film ont précédé les discussions. Il a fallu discuter avec les membres du Comité directeur pendant une cinquantaine de minutes pour que Abdoulaye Wade fasse constater la fin des débats. Puis, le secrétaire général du Pds ressort, sourire aux lèvres, mais sans piper mot. Il revenait au porte-parole du parti de livrer les conclusions de la réunion. Un appel à candidatures pour les joutes électorales de 2017 est retenu. Babacar Gaye a répété que le «dépôt des candidatures à la candidature du Pds à l’élection présidentielle est ouvert à partir d’aujourd’hui (hier)» et va prendre fin dans une semaine. «Ainsi, le Bureau politique va se réunir le 20 mars prochain pour désigner le candidat du parti», a-t-il ajouté. M. Gaye soutient personnellement la candidature de Karim Wade puisqu’il avait invité les Libéraux à convoquer un congrès extraordinaire pour faire de lui le candidat du Pds en 2017. De toutes les façons, tout se passe comme si le fils de Abdoulaye Wade sera désigné à cette date, juste à trois jours du verdict de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Si jamais Wade-fils est condamné, le Pds aura un candidat prisonnier. Mais le porte-parole assure que «c’est pour mieux préparer l’élection présidentielle de 2017, si la date est confirmée».
Tout candidat doit jouir de ses droits civiques et civilsCe que Babacar Gaye n’a pas dit et qui a été évoqué par le Comité directeur, c’est que le candidat doit avoir au moins 35 ans. Mais surtout, chose intéressante, jouir de ses droits civiques et civils. Ce dernier critère semble anticiper sur une éventuelle condamnation de Wade-fils par la Crei et une éventuelle perte de ses droits, comme le veut le Parquet spécial. Une autre indiscrétion, c’est le projet de mettre «deux à trois suppléants» derrière le candidat titulaire. Là, le Pds intègre une absence de son candidat, probablement Karim Wade, à la prochaine Présidentielle.
Me Madické Niang à l’accueil des candidaturesL’autre candidat qui ne cesse de se signaler est l’ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye. Il a assisté à la réunion d’hier, chose rare depuis la défaite du Pds. Mais il avait souvent argué qu’il n’y sera que si le secrétaire général préside le Comité directeur. Des sources confient qu’il n’y a pas eu de contestations de la part Ndéné ou d’autres responsables du parti. Pour recueillir les dossiers de candidature, une commission composée de neuf membres a été mise en place. Selon le porte-parole, elle sera dirigée par Me Madické Niang qui sera secondé par Abdoulaye Faye, l’administrateur du parti. D’après M. Gaye, en dehors de la convention nationale, les statuts du Pds permettent au Bureau politique de choisir le candidat. A l’en croire, le congrès était juste une manière de donner au choix une onction populaire mais qu’il n’est pas obligatoire. Depuis avril 2014, Abdoulaye Wade n’a pas remis les pieds au siège de son parti ni présidé une réunion du Comité directeur. Il se concertait souvent avec ses collaborateurs à sa résidence. Presque toutes les rencontres tenues au siège étaient dirigées par Oumar Sarr, le coordonnateur du parti. En outre, lors de la présentation de ses vœux de Nouvel an, Wade avait annoncé la tenue d’un congrès au mois d’août prochain pour que le parti choisisse un nouveau secrétaire général. D’aucuns s’attendaient à ce que cette occasion soit saisie pour désigner le candidat pour l’élection présidentielle à venir. Désormais, c’est une course contre la montre de la Crei.