Le Grand cadre des syndicats de l’enseignement, qui déroule son plan d’action pour le respect du Protocole d’accord signé il y a un an et pour lutter contre les lenteurs administratives, ne se limite plus à observer des grèves et des débrayages. Hier, les enseignants ont marché pour se faire entendre et aussi prendre l’opinion à témoin par rapport au mépris et l’immobilisme du gouvernement face aux préoccupations du secteur de l’éducation.
Les enseignants sont prêts à aller jusqu’au bout de leur lutte pour exiger de la part du gouvernement, le respect des accords signés et les lenteurs administratives. Après le sit-in et les grèves observés, hier matin, ils étaient encore dans la rue pour informer l’opinion de la situation qui prévaut dans le secteur de l’éducation. Réunis autour du Grand cadre, les syndicats d’enseignants ont sonné la mobilisation : agitant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire certaines de leurs revendications, brassards rouges autour du bras, ils ont battu le macadam de la place de l’Obélisque au Rond-point de la Radiodiffusion télévision sénégalaise (Rts).
Dans leurs discours, les secrétaires généraux des syndicats, membres du Grand cadre, ont tous déploré l’attitude «méprisante» du gouvernement face aux préoccupations du secteur de l’éducation. Très remontés contre le gouvernement et sa tentative de diabolisation des syndicats, ils ont appelé leurs mandants à ne pas baisser la garde et faire monter la bataille crescendo. D’après eux, l’éducation est entre des mains inexpertes : et il faut maintenir la pression pour se faire entendre et obtenir gain de cause, disent-ils.
Dénonçant la position statique et l’immobilisme du gouvernement face à cette situation, le coordonnateur du Grand cadre, Mamadou Lamine Dianté et ses camarades ont fait savoir qu’il est temps d’informer l’opinion publique du mépris du gouvernement face à cette situation. Durant toute la marche, ils n’ont cessé d’expliquer le sens de cette manifestation dans des discours en wolof et en français afin d’éclairer le public par exemple, sur les conséquences qui peuvent découler des lenteurs administratives qu’ils ne cessent de dénoncer dans leurs carrières. Concernant le respect et l’application du Protocole d’accord signé le 17 février 2014, les enseignants ont tenu à faire remarquer que l’Etat, durant toute la durée des négociations, a toujours soutenu qu’il ne signerait que les accords qu’il pourra respecter. D’après eux, la situation actuelle témoigne de la mauvaise volonté des autorités.
Dans la même foulée, les enseignants ont fait savoir qu’ils n’abdiqueront pas face aux tentatives d’intimidation qu’ils ont constatées ces derniers temps. Gonflés à bloc, ils n’ont pas cessé de scander des slogans pour la valorisation de la fonction enseignante, le respect du protocole d’accord, la fin des lenteurs administratives. Répétant que le respect des accords, «c’est cette année où jamais», ils ont également soutenu, par la voix de leur coordonnateur, que «les tentatives de dénigrement et de diabolisation des enseignants, ni le canular et la désinformation de l’opinion publique ne pourront briser leur élan, encore moins saper la dynamique qu’ils ont engagée».