Des activistes ont plaidé jeudi à Dakar pour l’égalité des chances dans les entreprises de presse, estimant que leurs consœurs doivent être responsabilisées au même titre que les hommes.
Au cours d’une table-ronde sur ''Les médias à l’épreuve des droits des femmes’’, ces journalistes, actrices de développement ou encore membres d'associations intervenant sur les politiques de genre ont toutes plaidé pour l’égalité des chances dans les rédactions.
''Il faut traiter de manière équidistante et correcte tous les sujets et lorsque. Ce n’est pas parce que les hommes sont compétents qu’ils auront la sensibilité genre’’, a estimé Fatou Jagne Senghor, directrice régionale de l'ONG Article 19 Afrique de l’ouest.
S’exprimant lors de cette rencontre à l’initiative de l’Institut Panos Afrique de l’Ouest et Article 19, Mme Senghor a souligné la nécessité de continuer à insister sur les débats qui portent sur le genre dans le but de ''conscientiser'' les hommes professionnels des médias.
La table-ronde est organisée dans le cadre des célébrations de la Journée internationale des droits des femmes.
Elle a pour objectif de poser un regard croisé des partenaires au développement, des femmes journalistes, des responsables de médias et organisations d’appui aux médias sur le rôle des médias dans la promotion de l’équité des genres.
‘’Nous avons remarqué que la plupart des femmes ne sont pas responsabilisées dans les médias. Pourtant, elles sont compétentes. C’est rare de les voir à la tête d’une entreprise de presse’’, a déploré, Fatou Jagne Senghor précisant que ce n’est pas ''un problème pour les femmes mais la profession entière''.
Ella ajoute : ''Nous travaillons au quotidien pour rappeler que l’on ne peut pas avoir des médias indépendants, diversifiés si une partie de sa population n’est pas représentée dignement''.
La directrice des programmes de l’Institut Panos Afrique de l’ouest, Pauline Bend a soutenu pour sa part que la question de la ''non responsabilisation'' des femmes dans les médias est dûe à ''une manque de volonté et de politique éditoriale''.
''Il y a une question de manque de volonté de politique éditoriale. Il y a aussi le fait que les médias reflètent le climat social qu’ils alimentent eux-mêmes. Il y a nécessité d’une politique volontariste d’accompagnement qui doit être mise en oeuvre’’, a-t-elle dit.
L’ancienne Secrétaire général du Syndicat des professionnels de l'information et de la communication du Sénégal (SYNPICS), Diatou Cissé, a plaidé à son tour la mise en place d’une cellule d’alerte et de veille pour protéger les femmes lors des débats ouverts sur le genre dans les médias.
''J’entends parfois dans les radios des auditeurs dire du n’importe quoi femmes. Ce n’est pas normal. Les femmes ont des défauts tout autant qu’eux. Elles méritent d’être protégées à travers une cellule d’alerte et de veille'', a-t-elle dit.
Toutefois, Diatou Cissé a précisé que ''ce n’est ni un contre pouvoir pour les hommes ni une guerre ouverte. Seulement certaines femmes méritent une protection et doivent être sensibilisées''.