Le ministre de l’Enseignement supérieur et la Recherche a annoncé hier, mardi 3 mars, la promulgation de la loi cadre n°31/2014 relative à la gouvernance universitaire. Mary Teuw Niane s’exprimait hier, mardi 3 mars, sur l’état d’avancement des négociations entre le gouvernement du Sénégal et les syndicats des enseignements du supérieur. Cette décision du gouvernement surprend toutefois le syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (Saes) qui a reçu une convocation du ministre du Travail pour discuter sur la loi et le protocole d’accords, ce vendredi. Seydi Ababacar Ndiaye, secrétaire général du Saes, et Cie restent déterminés pour une relecture de la loi. Ils ont d’ailleurs renouvelé un mot d’ordre de grèves de 72 heures à partir aujourd’hui avec des actions communes en ligne de mire et une réunion du bureau national élargi à Thiès samedi.
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a, à peine, annoncé la promulgation de la loi cadre relative à la gouvernance universitaire, que le syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (Saes) hausse le ton.
En effet, Mary Teuw Niane qui faisait face à la presse hier, mardi 3 mars, pour s’exprimer sur l’état d’avancement des négociations, a fait savoir que « la loi cadre qui a été de fait promulguée est passée par tout le circuit gouvernemental ».
« Elle a été adoptée en conseils des ministres. La promulgation de la loi est un acte constitutionnel. Les discussions sont toujours ouvertes. Nous leur avons rappelé les décrets d’applications pour la loi cadre », a-t-il soutenu devant les journalistes.
Ainsi, cette promulgation de la loi cadre coïncide avec le nouveau plan d’actions du syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (Saes). En cheval de bataille depuis quelques semaines, les Camarades de Seydi Ababacar Ndiaye, Secrétaire général du Saes, ont remis ça en décrétant encore un mot d’ordre de grèves de 72 heures à partir d’aujourd’hui, mercredi. L’arrêt total des cours dans les 5 universités publiques du Sénégal sera suivi d’une réunion du bureau national du Saes à Thiès pour donner suite à leur lutte.
« Les déclarations du ministre ne nous intéressent pas. Nous sommes déterminés pour que la loi fasse l’objet d’une relecture. On ne changera pas de positions. C’est une détermination de toute la communauté universitaire à combattre cette loi », a soutenu Moustapha Sall. Pour le chargé des revendications du Saes, « nous allons faire des actions communes contre cette loi. Elle ne passera pas dans les universités. C’est un principe sur lequel le Saes ne reculera pas. Le combat vient de commencer. C’est la survie de l’Enseignement supérieur qui est en question ».
En attendant d’y voir plus clair, une rencontre a été convoquée par le ministre du Travail ce vendredi 6 mars pour essayer d’arrondir et d’intégrer les positions des deux parties prenantes. « Le ministre le dit en même temps son homologue du Travail, nous a convoqué à une séance plénière ce vendredi pour regarder entre autres les amendements du Saes pour cette même loi », a informé M. Sall.
Si le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche estime que la « loi définie un cadre global et le ministère reste ouvert sur les modalités d’application », le Saes «rejette en revanche ces propositions en rangeant aux oubliettes les décrets d’application qui ne sont pas au-dessus d’une loi. La loi est un préalable du protocole d’accords », disent-ils.
Toujours est-il que l’ancien recteur de l’université Gaston Berger de Saint Louis a exprimé son souhait de voir « les négociations aboutir. Car la volonté du gouvernement est d’avancer au plus pour finaliser les réformes universitaires en cours pour la réussite des étudiants ».
« Nous voulons aller vers un consensus pour tourner la page sur cette loi. Le gouvernement est ouvert au dialogue pour discuter. Le gouvernement travaille pour en finir avec cette crise le plutôt possible », a relevé le ministre. Avant de poursuivre : « il faut créer les conditions pour conclure avec le Saes. Les salaires seront libérés sans une quelconque rétention. Je n’envisage pas des possibilités de coupures de salaires ».