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Art et Culture

Absence d’officiels à Ouaga : Le Sénégal zappe l’ouverture du Fespaco
Publié le lundi 2 mars 2015  |  Le Quotidien
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© aDakar.com par DF
La Chine célèbre la proclamation de la République Populaire
L`Ambassade de la République Populaire de Chine au Sénégal a célébré l`accession à l`indépendance de la Chine, le 1er Octobre 1949. Photo: Mbagnick Ndiaye, ministre de la culture




Les rideaux se lèvent ce samedi sur l’édition 2015 du Fespaco. A Ouagadougou, l’absence à la cérémonie d’ouverture du dernier pays ayant remporté l’Etalon de Yennenga sera ressentie. Les officiels sénégalais, avec à leur tête le ministre de la Culture Mbagnick Ndiaye, ne seront pas dans les tribunes. Et pour cause : l’impréparation, l’absence de vision, la mauvaise coordination…

Pays détenteur de l’Etalon d’or de Yennenga, le Sénégal a connu lors de la précédente édition du Fespaco un parcours assez élogieux. Ce riche parcours, tel un heureux dénouement d’une longue traversée du désert du cinéma sénégalais, a été salué par le monde entier. Ce fut d’ailleurs cette belle prouesse qui a motivé le choix du Président Macky Sall de doter les cinéastes d’un fonds de 1 milliard de nos francs afin de les aider à mieux émerger sur le plan continental et plus tard mondial. Malheureusement, de retour au Fespaco deux années après ces belles initiatives, l’on a l’impression que le Sénégal a avancé pour mieux reculer. Ce samedi, à l’ouverture du plus grand rendez-vous du cinéma continental, les officiels sénégalais ne seront pas dans les tribunes. Certes dans la participation sénégalaise l’on notera la présence de l’artiste Ismaïla Lô qui, assurément, portera la voix, la musique et la chanson sénégalaise. La prestation de ce dernier est très attendue sur le podium du Palais des Sports de Ouaga 2000 qui, pour la première fois, accueillera une cérémonie d’ouverture du Fespaco (Sous le règne du Président Compaoré, cela se faisait en grande pompe au stade du 4 Août).Dans les rangs de certains cinéastes sénégalais déjà venus à Ouagadougou, l’on notera également la symbolique présence au rang d’honneur de Ousmane Wil­liam Mbaye, auteur du long métrage Président Dia. Celui-ci est président du jury 2015 du Fespaco pour les films documentaires et films d’école. Toutefois, l’absence de la délégation officielle sénégalaise sera sans doute perceptible. Puisqu’on se souvient qu’en 2013, le Sénégal avait mobilisé une forte artillerie pour séduire à tout point de vue aussi bien le prestigieux jury des compétitions que les festivaliers de manière générale. Non seulement une communication ciblée avait été élaborée pour mieux faire connaître le cinéma sénégalais aux public africain, mais des rencontres, ateliers et expositions portant sur le cinéma sénégalais avaient été tenus. La direction de la Cinématographie, sous l’heureuse inspiration de Hugues Diaz, en avait mis plein la vue aux habitués de ce rendez-vous. Une démarche qui d’ailleurs s’est avérée payante avec plusieurs prix remportés dont le plus prestigieux, Etalon d’or de Yennenga.
2015, la malheureuse touche Mbagnick NdiayeCette année malheureusement, l’avancée sénégalaise de 2013 et cette dynamique très applaudie et qui a inspiré d’autres pays comme la Côte d’Ivoire, venue en force à Ouagadougou avec 4 films en compétition, s’est effilochée. En coulisse, les acteurs du 7e art sénégalais ne manquent pas de critiquer le manque de clairvoyance de la tutelle. «Hugues Diaz a fait tout ce qu’il pouvait et ce qu’il fallait pour garder haut le niveau de la participation sénégalaise. C’est juste qu’il n’a pas eu les moyens qu’il faut pour réussir sa politique», commente-t-on. Il faudrait savoir que cette absence des officiels sénégalais à l’ouverture du Fes­paco 2015 se justifie surtout par le fait que le ministère n’a pas pu à temps réel débloquer des fonds pour l’achat de billets d’avion, la réservation dans les hôtels à Oua­gadougou, entre autres. Certaines indiscrétions renseignent même que «le minis­tre Mbagnick Ndia­ye, préoccupé par le terrain politique, a délaissé les affaires du ministère pour suivre le Président dans son périple qui l’a récemment conduit à Zi­guin­chor et Sédhiou». Cette démarche du ministre, dénoncent les acteurs, a beaucoup impacté sur la bonne organisation et la participation sénégalaise. D’autant que, informe-t-on, jusqu’à hier vendredi, les gens n’avaient pas encore les billets d’avion pour s’envoler sur Ouagadougou.On ne peut en définitive comprendre cette impréparation de la tutelle, surtout que le Fespaco est une biennale et que le Sénégal, dernier pays ayant remporté l’Eta­lon de Yennenga, a largement eu le temps pour se préparer, si seulement «il y avait une volonté derrière la vision de la direction de la Cinématographie». Rensei­gne­ments pris depuis Ouaga­dougou, l’on informe que finalement les délégations sénégalaises prendront le train en marche au Fes­paco à partir de dimanche pour certains, lundi pour les autres. Pourvu que l’arrivée au Fespaco du ministre Mbagnick Ndiaye ne soit pas purement et simplement di­plomatique, mais qu’elle serve de créneau pour booster la dynamique de relance du 7e art sénégalais.
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