Pour accélérer les travaux de réhabilitation de la Route nationale N°6, Mansour Elimane Kane, ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, a cédé une partie des travaux à la Cse (Compagnie sahélienne d’entreprise). Ce qui a mis les responsables de la société espagnole, Isolux, adjudicatrice du marché, dans tous leurs états.
Les Espagnols ne vont plus réaliser la Route nationale n°6, dite Route du Sud, seuls. Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement a décidé de céder un des lots de ce marché attribué à Isolux, société adjudicatrice principale, à la Compagnie sahélienne d’entreprises (Cse). Mansour Elimane Kane a imposé à cette entreprise espagnole de se joindre à ce sous-traitant sénégalais pour que les travaux de cette route puissent aller vite. Car, ce chantier a connu un retard inquiétant comme Le Quotidien l’avait souligné dans son édition N°3541 du vendredi 21 novembre 2014. Le ministre expliquait aux députés sénégalais que l’entreprise espagnole n’avait pas respecté les délais qui lui avaient été impartis dans le contrat, ce qui avait conduit à ce retard. Maintenant, le gouvernement a décidé de prendre les choses à bras-le-corps et de mettre la pression sur l’entreprise. En plus de lui avoir imposé de se décharger d’une bonne partie du travail sur des sous-traitants, l’un Sénégalais et un autre Espagnol, Isolux a l’obligation également «d’augmenter ses cadences», et de renforcer ses équipes…
Financée par le Millenium challenge account (Mca) américain, la Rn 6 devrait permettre de désenclaver une bonne partie du pays et de lui permettre d’exploiter son potentiel économique. L’achèvement des travaux financés par le programme sénégalais du Millenium challenge account (Mca), dans les délais, permettrait au pays de négocier plus facilement le renouvellement d’un nouveau compact que tous les experts espèrent plus important que le premier estimé à 270 milliards de francs Cfa.
Mais les Espagnols ne le comprennent pas ainsi. Dans leur analyse, cette décision du ministre des Infrastructures aura une incidence financière sur le coût du projet. Cela va entraîner un surcoût de 4 millions d’euros, environ 2,6 milliards de francs Cfa.
Au niveau de l’Union européenne (Ue), les diplomates ne restent pas aussi indifférents à cette cession partielle du marché à l’entreprise sénégalaise de Bâtiment et travaux publics (Btp). Certains s’en plaignent.
Interpellé hier sur la question, le secrétaire général du ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement avoue que la cession a été bien envisagée. Seulement, il n’est pas en mesure de confirmer ou d’infirmer son effectivité.