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Discours sur les ethnies, les castes et les religions : Wade, pape de la division
Publié le samedi 28 fevrier 2015  |  Le Quotidien
Abdoulaye
© aDakar.com par DF
Abdoulaye Wade réaffirme ses accusations envers le frère du président Sall
Dakar, le 27 Novembre 2014 - L`ancien président de la République du Sénégal, Abdoulaye Wade a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il s`est exprimé sur la sommation interpelative qui lui a été adressée. Il a réaffirmé ses accusations envers le frère du président.




Abdoulaye Wade n’en est pas à sa première. Sa sortie rappelle celle malheureuse à Tivaouane Peul où il avait menacé de retirer ses projets aux populations du Fouta. Il tentera également de mettre en mal son adversaire en 2012 avec les chefs religieux.

L’on peut penser que Wade est dicté par la seule volonté de faire libérer son fils. Indéniable ! Mais ce n’est qu’une explication de ce qu’il a laissé entendre mardi contre Macky Sall qu’il accuse d’être «descendant d’esclave». En effet, cette impertinence n’est pas une première. Il avait inauguré d’autres grossièretés alors qu’il était encore au pouvoir. C’est dire, comme le psychologue Serigne Mor Mbaye dans Sud Quotidien d’hier, que «son âge n’est pour rien» dans cet «usage d’armes et de missiles» contre son successeur. Il faut rappeler qu’en pleine campagne du premier tour de la Présidentielle de 2012, il reprochait au candidat de Macky2012 de n’avoir comme programme que la culture du «vote ethnique». En meeting à Matam, il avait tenté de diviser la communauté pulaar et par-delà toutes les ethnies. «Si j’avais demandé aux wolofs de voter pour moi, uniquement pour moi et que les diolas en fassent de même, où est-ce que cela nous mènerait ? C’est irresponsable ! Ce genre de discours ethiniciste ne doit pas passer, car pour gagner une Présidentielle, il faut avoir un programme», disait-il, oubliant que dans son gouvernement et le cercle le plus restreint des responsables libéraux, il y avait des pulaar.

Division entre les ethnies
Au second tour, menacé par son challenger soutenu par les 12 autres perdants, le candidat des Fal2012 propose aux populations de Podor et de Matam un programme de… chantage, comme il a eu à le faire aux Thièssois. Il récidive à Tivaouane Peul. «Si vous prenez l’option de voter pour Macky Sall, je vous laisserai entre les mains de ce dernier et je reprendrai tous les projets entamés pour les amener dans les localités qui m’auront été favorables au second tour et qui méritent autant que vous des ponts, des routes et d’autres projets. Ma position est très claire là-dessus. Et je demande aux grands responsables de mon parti qui sont dans ces départements de porter le message aux populations», rapportait le journal L’EnQuête. Ce n’est pas tout puisque Wade ajoutait : «Macky Sall qui dit que le Fouta lui est favorable parce qu’étant la terre de ses parents n’a même pas de programme pour cette population. Il n’a rien ; il n’a aucun programme. Je n’accepterai jamais d’aider des gens qui iront voter pour mon adversaire.» Pas un délire, mais bien un flagrant délit parce que les propos ont été circonstanciés quand il dit : «J’attendais de venir dans une localité habitée par la communauté Haal pulaar comme Tivaouane Peul pour le dire.»

Division entre les confréries
Abdoulaye Wade excelle dans l’art de la division. Mis en ballotage en 2012, n’a-t-il pas retourné la phrase de Macky, «les marabouts sont des citoyens comme les autres», en «citoyens ordinaires» ? Lors de son meeting nocturne à son retour de Versailles, n’a-t-il pas déclaré que son successeur ne respecte pas les chefs religieux ? Mais voilà que trois jours plus tard, il a dû déchanter, se faisant raisonner tour à tour par les khalifes généraux des différentes confréries. A Tawfekh, chez Serigne Cheikh Sidy Moctar, il entendra ceci d’un porte-parole du khalife, Serigne Cheikh Thioro Mbacké : «Le marabout prie pour vous et vous conseille d’agir dans l’intérêt (de la Nation), la légalité et la paix.» A Tivaouane, le porte-parole de la famille, Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine, lui rappellera : «C’est Macky Sall qui est maintenant le Président de tous les Sénégalais. Vous avez le droit de revenir au pays, mais cultivez la paix. Il faut que tout se fasse dans la paix et la concorde que le Sénégal a toujours connues.» Chez les layènes, c’est Serigne Mouhamadou Lamine Laye, frère du khalife et porte-parole de la famille, qui dira à l’ancien Président : «D’un sage, on attend toujours des actes mesurés et productifs parce que provenant d’un esprit sain.»
Et que dire d’un musulman, de surcroît un président de la République qui compare «son» monument de la Renaissance aux statues de Jésus dans les églises ! Il a failli couper le fil du dialogue islamo-chrétien qui nous fait oublier qu’il y a une minorité et une majorité au Sénégal.
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