FESPACO 2015 : profil d’une édition de transition #aDakar

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FESPACO 2015 : profil d’une édition de transition

Publié le samedi 28 fevrier 2015 | Agence de Presse Sénégalaise

La 24-ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), qui s’ouvre samedi dans un Burkina en transition politique, enregistre des innovations, lesquelles visent à donner un nouveau visage à la plus grande manifestation cinématographique sur le continent, en attendant des options plus révolutionnaires, comme l’annualisation en débat dans le secteur. Voici, en plus des innovations, quelques chiffres et éléments distinctifs de la cuvée 2014.

-- INNOVATIONS : Les deux grandes innovations de la 24-ème édition du Fespaco seront certainement le basculement de la compétition officielle, jusqu’ici limitée à la pellicule, vers le numérique et l’ouverture de la course à l’Etalon d’or de Yennenga (récompense suprême de la manifestation) aux films de la diaspora. De 1989 à 2013, étaient réunis dans une sélection distincte, concourant alors pour le Prix Paul Robeson, lancé à l’initiative de l’ancien président burkinabè Thomas Sankara (1983-1987). Dans l’organisation pratique de l’édition 2015, les cérémonies d’ouverture et de clôture sont prévues au Palais des sports situé dans la cité résidentielle de Ouaga-2000, alors que jusqu’ici elles se déroulaient au stade du 4-Août. Pour accompagner tout cela, le site Internet du festival a été entièrement relooké.

-- EBOLA : L’épidémie hémorragique à virus Ebola qui a fait une dizaine de milliers de morts en Afrique de l’Ouest – en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone principalement - depuis un peu plus d’un an maintenant, avait fait planer de sérieux doutes sur la tenue effective du festival. D’autant que d’autres événements internationaux (le Salon international de l’artisanat de Ouagadougou et le Tour cycliste du Faso) avaient été annulés pour cette raison d’ordre sanitaire. La vigilance restant le maître-mot pour les organisateurs, la galerie marchande de la Maison du peuple, endroit situé au cœur de Ouagadougou et très fréquenté pendant le Fespaco, a été supprimée cette année, pour éviter tout rassemblement propice à la propagation du virus Ebola.

-- SECURITE : L’insurrection populaire des 30 et 31 octobre dernier ayant conduit au départ du président Blaise Compaoré du pouvoir et la nomination d’un nouveau délégué général pour le Fespaco, ainsi que la situation sécuritaire dans la région du Sahel, marquée par les menaces répétées de la secte Boko Haram, était venues renforcer les inquiétudes. Au finish, le Fespaco se tient, mais la vigilance reste le maître-mot pour les organisateurs et les autorités politiques burkinabè. A 72 heures du lancement de la biennale, la Délégation générale pense retirer de la compétition officielle ‘’Timbuktu’’ du Mauritanien Abderrahmane Sissako en raison du "contexte sécuritaire actuel en Afrique de l’Ouest".

-- CHIFFRES : le comité de sélection de la Délégation générale du Fespaco a enregistré l’inscription de quelque 700 films. Au final, 134 films ont été sélectionnés (134), pour être montrés aux festivaliers. Les 20 films en compétition pour l’Etalon d’or de Yennenga viennent de 17 pays. L’Algérie, le Burkina Faso et le Maroc seront les seuls pays à être représentés par deux films chacun dans cette catégorie où on enregistre quelques ‘’retours’’ : Le Guinéen Cheick Fantamady Camara, Abderrahmane Sissako, Cheick Oumar Sissoko. Le Guadeloupéen Christian Lara pour ‘’Esclave et courtisane’’ et le Trinidadien Robert Yao Ramesar pour ‘’Haïti Bride’’ seront les premiers cinéastes de la diaspora à être inscrits en compétition officielle pour le Grand Prix du festival.