Si la privation du ‘’hadj’’ a été reportée à une date ultérieure, de petits aménagements ont été notés pour cette édition. Le commissariat général au pèlerinage à la Mecque se retrouve avec 2 000 pèlerins cette année contre 3 500 l’année dernière. Les voyagistes privés vont devoir convoyer 8 500 pèlerins contre 7 500 l’année dernière. La particularité réside dans la mise en œuvre du portail électronique, avec un premier vol prévu, le 16 août prochain.
La privatisation du pèlerinage à La Mecque qui ne sera pas effective cette année, se fera finalement de manière progressive. Si l’Etat du Sénégal a renoncé à se désengager totalement au profit du privé, il va baisser le nombre de ses pèlerins, pour la prochaine édition. ‘’Le quota du Sénégal est arrêté à 12 860 pèlerins. L’arrêté fixant la baisse du quota du Sénégal de 20% par rapport au nombre de ses pèlerins de l’an 1433H reste en vigueur. La partie sénégalaise a limité le nombre de ses pèlerins pour le Hadj 1436H/2015 à 10 500 pèlerins. Le Commissariat en convoiera 2 000. Les agences privées convoieront 8500 pèlerins. Le nombre des missionnaires administratifs et médicaux est de 140 missionnaires’’. C’est l’une des décisions majeures prises, le 26 janvier dernier, en Arabie Saoudite lors d’une rencontre entre le commissariat général au pèlerinage de la République du Sénégal et le ministère du Hadj du Royaume d’Arabie Saoudite dont EnQuête a obtenu le Procès verbal.
Premier vol, le 16 août
Par ailleurs, il est notifié, lors de cette rencontre, que ‘’le transport aérien des pèlerins débutera le 16 août. Le dernier délai pour les signatures électroniques pour les packages des services (logements à La Mecque et Médine, services des pèlerins avec la Mouassassa, contrats de transports avec 1SGT, contrats de services avec le Bureau Wukala unifié, contrat pour la restauration a été fixé au 17 juin 2015, au moment où la date limite pour l’enregistrement des Pèlerins dans le portail électronique n’est pas encore spécifiée.
Sensibilisation sur le portail électronique
Le cachet singulier, cette année, réside dans la mise en œuvre du portail électronique. Une initiative, prise l’année dernière, qui vise à corriger les imperfections notées durant les hadj précédents. Les pèlerins sénégalais sont invités à se familiariser avec cet outil. ‘’Ce système du portail électronique renferme toutes les transactions, concernant les pèlerins étrangers, par la voie électronique de telle sorte que la délivrance de visa soit liée à tous les éléments du package de services et les procédures. Cela nous permet de réaliser un bond en avant dans les procédures d’arrivée et de retour des pèlerins, ainsi que les services qui leur sont offerts, à savoir le logement, le transport, l’alimentation, durant leur séjour en terre Sainte ‘’, selon les acteurs.
Il s’y ajoute que ‘’le portail électronique apporte une plus grande transparence et la clarté des services. Il permet également de suivre, avec précision, l’exécution des contrats. Il a été décidé, avec le consentement du Gouvernement d’Arabie Saoudite, l’application du portail électronique sur les pèlerins étrangers. Ainsi, la conclusion des signatures de tous les contrats se fera à travers le portail électronique. Il sera expliqué en détail aux délégations des affaires du pèlerinage’’.
Manquements
Le Sénégal, qui a été représenté à cette rencontre par une délégation conduite par le Général divisionnaire Amadou Tidiane Dia, commissaire général pour le pèlerinage à La Mecque, est invité à redoubler d’efforts. De nombreux manquements lui ont été attribués. Dans ce registre, ‘’le manque de décision d'allocation des quotas d'une manière formelle entre le Bureau et les organisateurs privés de telle sorte que le Bureau procède à des changements, chaque année, entre lui et les organisateurs. Ce qui a provoqué la confusion dans les opérations au cours de la première phase’’.
Il leur est aussi exigé de faire preuve de transparence. Et pour cause, ‘’le défaut de fournir à la Mouassassa la liste des noms des missionnaires, de leurs fonctions et de leurs moyens de communication, de même que des tableaux détaillés pour les vols d’arrivée et de départ et les noms des compagnies aériennes pour le transport des pèlerins’’ pose problème. Les Saoudiens ont aussi déploré l’arrivée de pèlerins à l’aéroport de Médine sans contrat de logement, de même que l’absence des membres du Bureau à l’accueil à l’aéroport et le refus de répondre aux appels pour s’occuper de leurs pèlerins’’.
Mauvaises habitudes
Pour un Hadj de qualité, les Sénégalais ont été invités à se départir de leurs mauvaises habitudes. Car, les Saoudiens ont du mal à admettre que des pèlerins puissent se retrouver sur leur sol sans leurs passeports. Ou encore, l’indiscipline dans les rangs des Sénégalais qui se traduit souvent par une absence des pèlerins de l’hôtel, lors du départ, la présence d’un surplus de bagages, le retard pour les formalités de départ et une longue attente des bus devant les hôtels. Les Saoudiens exigent une présence plus soutenue de la mission à l’arrivée et au départ. Autre bémol, ‘’certains vols sont arrivés sans les chèques pour le transport, ni le paiement des services. Ce qui leur a valu une longue attente à l’aéroport.’’