Le dialogue avec les organisations syndicales de l’enseignement ''n’a jamais été rompu'', a soutenu, jeudi à Dakar, le ministre l’Education nationale Serigne Mbaye Thiam, affirmant qu'il ''n’ y a jamais eu une rupture ou un arrêt'' dans la prise en charge des préoccupations syndicales.
Il s'exprimait en marge du lancement de la Fondation du secteur privé pour l’éducation, sur le mouvement de grève entamé depuis quelques jours par le Grand cadre qui regroupe des syndicats du moyen secondaire.
Pour M. Thaim, ‘’le niveau de mise en œuvre des points de revendication a été porté à leur connaissance de façon transparente, lors de la dernière réunion du Comité de suivi des accords du protocole d’accord entre gouvernement et syndicats, pas plus tard que le 6 février 2015’’.
C’est pourquoi, selon lui, ‘’le gouvernement n’a pas compris que quelques jours après les syndicats puissent aller en grève’’.
Un protocole d’accord a été effectivement signé le 17 février 2014. Celui-ci prévoyait la mise en place d’un comité de suivi des accords. Ce Comité s’est réuni la première fois le 23 septembre 2014 pour faire le point sur l’état de mise en œuvre des différents points du protocole sous la présidence du ministre du Travail et des organisations professionnelles.
Le deuxième comité de suivi s’est réuni le 9 décembre 2014 et le troisième le 6 février 2015.
Le ministre de l’Education nationale a souligné que certains points du protocole ''peuvent être d’application immédiate mais d’autres points obéissent à un processus, parce que ce sont des actions à mettre en œuvre’’.
Ainsi, a-t-il expliqué, ‘’sur les 33 points qui ont fait l’objet d’évaluation, 18 points ont été appliqués, 10 sont en cours d’application, parce qu’obéissant à un processus et cinq n’étaient pas encore appliqués, parce que liés à la loi cadre sur les universités’’.
Il a donné en exemple de deux points qui obéissent à un processus, à savoir l’immatriculation des enseignants au niveau de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (IPRES) et la validation des années de volontariat, vacation et contractualisation.
‘’Pendant des années, ce travail n’a pas été fait. Le périmètre concernait 24.419 enseignants qu’il faillait identifier, immatriculer à l’IPRES et à la Caisse de sécurité sociale’’, a précisé Serigne Mbaye Thiam.
Lorsque le travail a été fait en essayant de remonter dans les archives du ministère de l’Education nationale au niveau central et au niveau des autorités déconcentrées, il restait juste 1.400 enseignants à identifier et à immatriculer dans ces institutions sociales, selon M. Thiam.
Cela veut dire qu’il y a ‘’une bonne volonté du gouvernement’’, a-t-il soutenu.
Concernant le point sur la validation des années de volontariat, de vacation et de contractualisation, ‘’il fallait d’abord cerner le périmètre des enseignants qui sont concernés par cette question’’, a-t-il expliqué.
Il a ajouté: ''Le gouvernement a envoyé des missions dans l’ensemble des Inspections d’académie pour répertorier ces enseignants concernés par cette revendication. Il s’agissait à peu prés de 28.000 enseignants. C’est le ministère de l’Economie et des Finances, sur la base de ce travail, qui doit faire l’évaluation financière de cette recommandation''.
Le protocole d’accord prévoyait que le gouvernement et les organisations syndicales mettent en place un comité chargé de voir le niveau, les conditions et les modalités de prise en charge de cette revendication pour la rendre soutenable par l’Etat, a rappelé M. Thiam.
''Le ministère des Finances s’est engagé pour le début du mois de mars d’avoir l’évaluation financière et d’engager les discussions avec les syndicats'', a-t-il encore dit.
Pour Serigne Mbaye Thiam, ‘’tout en reconnaissant le droit de grève, on n’avait pas besoin d’arriver à ce niveau du fait que nous sortons des Assises de l’Education et d’une rencontre autour du Comité national de dialogue social’’.
Le Grand cadre des syndicats de l’enseignement est en débrayage. De son côté, le CUSEMS déroule son troisième plan d’actions qui prévoit une série de débrayages et la rétention des notes d’évaluation des élèves.