Les membres de l’Union syndicale pour une éducation de qualité (Useq), en collaboration avec l’International de l’éducation (Ie), ont diagnostiqué, hier, sans complaisance les maux dont souffre le système éducatif. Ils ambitionnent, à l’issue de leur atelier de trois jours, lancé à Dakar, de construire leur vision sur la problématique de la qualité de l’enseignement.
C’est un grand corps malade : Les enseignants ont identifié les maux qui, selon eux, plombent le secteur éducatif dans le monde. Hier, à l’occasion de l’ouverture de leur atelier de trois jours à Dakar sur «l’effort mondial des enseignants pour une meilleure éducation», les membres de l’Union syndicale pour une éducation de qualité (Useq), en collaboration avec l’International de l’éducation (Ie), ont indiqué qu’aujourd’hui, à travers le monde, la question de la qualité est le goulot d’étranglement au niveau de l’éducation. Forcément, ça fait poindre des inquiétudes légitimes dans un contexte national marqué par la résurgence des grèves des enseignants. Et le constat est même international. «Partout, il y a un affaissement de la qualité des enseignements parce qu’on n’a pas toujours tenu compte du point de vue des enseignants. Ils ne sont pas mis dans les conditions nécessaires, indispensables pour qu’ils puissent avoir la qualité. C’est le point de vue des experts qui ont fait le bilan des Omd», a rapporté Dr Amadou Diaouné, coordonnateur de l’Useq. Selon lui, il s’agit de construire la vision des enseignants sur la problématique de la qualité des enseignants, c’est-à-dire interroger les conditions qu’il faut pour avoir une éducation de qualité dans les pays membres de l’Ie. A ses yeux, la grève est un épiphénomène par rapport aux facteurs qui, estime-t-il, ne favorisent pas la qualité de l’enseignement.
Fort de ce constat, M. Diaouné estime que les moyens financiers mis dans l’éducation sont suffisants pour une bonne qualité. «Au niveau international, il y a eu des engagements pris à Dakar en 2000 pour dire qu’aucun programme éducatif ne souffrira de manque de financements parce qu’il y a la volonté pour mettre de l’argent dans l’éducation. Au finish, on constate que la mobilisation des ressources financières a baissé considérablement», remarque-t-il. Avant de faire savoir que les enseignants, au Sénégal, ont été pendant longtemps ignorés dans les prises de décision, sur la nécessité de professionnaliser l’enseignement. Pour lui, ces contraintes expliquent les grèves répétitives qui secouent l’éducation dans ce pays.
De l’avis Jofferson Pessi du bureau de l’Ie, la crise de l’éducation mondiale est liée à une absence de volonté politique, de dialogue et à la crise financière au niveau international, etc. «Et, nous voulons faire en sorte que l’école africaine soit le centre du débat national, régional et international. Pour y arriver, les enseignants doivent mener la réflexion sur la conversation, la réalité de l’école et présenter des données qui vont refléter l’école dans toute sa diversité et travailler avec les bailleurs de fonds», a-t-il préconisé. M. Pessi, après avoir mentionné que presque tous les pays investissent moins dans l’éducation, a noté que le discours sur «l’éducation pour tous», qui est une priorité, est loin d’être une réalité.
Dr Amadou Diaouné, coordonnateur de l’Useq
«Nous sommes contre la privatisation de l’école en cours dans le monde»
L’Union syndicale pour une éducation de qualité (Useq) ne veut pas entendre de privatisation de l’éducation. En marge de l’ouverture de leur atelier de trois jours axé sur «l’effort mondial des enseignants pour une meilleure éducation», Dr Amadou Diaouné, coordonnateur de ladite structure, a indiqué que les syndicats d’enseignants affiliés à l’International de l’éducation (Ie) se battent aujourd’hui contre la privatisation de l’éducation en cours dans le monde. «C’est pourquoi nous demandons au gouvernement sénégalais de mettre suffisamment de moyens dans les écoles publiques», soutient-il. Pourtant, l’éducation nationale capte plus de 40% du budget. Et les résultats obtenus sont loin des promesses attendues.