La majorité présidentielle a fustigé mercredi les "propos indécents" d’Abdoulaye Wade à l’endroit du président Macky Sall et a souhaité une attitude de mépris de ce dernier envers l'ex-chef de l’Etat.
En recevant mardi la visite de partisans de son fils Karim Wade, l’ex-président sénégalais s’en est vivement pris à Macky Sall et à ses parents, selon la presse sénégalaise.
"Nous encourageons le président de la République Macky Sall (…) à continuer à faire preuve de grandeur et à ne jamais répondre (…) aux propos indécents (...) de l’ancien président de République" Abdoulaye Wade, a dit Moussa Sarr de la Ligue démocratique (LD), lors d’un point de presse de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY).
Les porte-parole des partis membres de BBY, qui ont animé la rencontre avec la presse, ont dénoncé les "violentes attaques de l'ancien président de la République Me Abdoulaye Wade contre son successeur Macky Sall".
L'ex-président de la République s'est montré virulent envers son successeur, en estimant qu'il est est à l'origine de son emprisonnement depuis avril 2013.
La Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) a mis en délibéré au 23 mars prochain le verdict du procès de Karim Wade. Ce dernier est poursuivi pour enrichissement illicite portant sur un patrimoine évalué à 117 milliards de francs CFA, parmi d’autres délits présumés.
"Tout ce que Wade est en train de faire relève d’une stratégie mûrement réfléchie", a dit Moussa Sarr, dénonçant "les propos irrévérencieux (...) de l’ancien président" de la République.
Seydou Guèye, porte-parole du parti présidentiel (APR) et adjoint du directeur de cabinet du président Macky Sall, a menacé Abdoulaye Wade d'"une riposte proportionnelle" à ses propos visant Macky Sall.
"Nous sommes dans un Etat de droit. Wade ne sera pas censuré (…) Mais il trouvera une riposte proportionnelle" à ce qu'il a dit, a ajouté M. Guèye.
Moussa Sarr a par ailleurs loué "l'esprit de grandeur et de responsabilité des magistrats" jugeant Karim Wade et ses co-prévenus devant la CREI.
"Que ceux qui ont pillé ce pays répondent de leurs actes", a ajouté M. Sarr, en faisant allusion aux proches d'Abdoulaye Wade poursuivis en justice depuis 2012 pour leur rôle dans les affaires publiques, entre 2000 et 2012.
"Que ceux qui doivent être punis le soient. Les Sénégalais, quelle que soit leur condition sociale, sont tous égaux devant les lois de notre pays", a poursuivi le porte-parole de la LD, l'un des partis membres de BBY, la coalition qui a fait élire Macky Sall en 2012.
Les quotidiens ont commenté ce mercredi les propos de l'ex-président de la République visant son successeur.
"Wade perd la boule et descend dans les caniveaux", écrit Le Populaire. La Tribune a qualifié d'"injustifiable" ce qu'a dit Abdoulaye Wade.
Le Quotidien a pour sa part fustigé "des propos mesquins et rétrogrades".
En attendant le verdict de la CREI, le parquet de cette même juridiction, a requis une peine d'emprisonnement ferme de sept ans contre Karim Wade, la confiscation de ses biens, le paiement d'une amende de 250 milliards de francs CFA et sa privation des droits de vote et d'éligibilité.