29 étudiants formés sur la question du genre et de la consolidation de la paix viennent de recevoir leurs diplômes de fin de formation. Ces spécialistes sont attendus sur le terrain pour apporter leur expertise pour une paix durable en Afrique.
L’université Cheikh Anta Diop de Dakar vient de mettre sur le marché la première promotion du master Genre et Consolidation de la paix (GCOP). Ils sont 29 auditeurs dont notre confrère à EnQuête, Amadou Ndiaye. La promotion compte 15 nationalités différentes dont 19 auditeurs non sénégalais venus de pays francophones, anglophones, lusophones d’Afrique. La cérémonie de remise des diplômes s’est déroulée samedi, à l’Ucad 2, sous la présidence du ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, Dr Anta Sarr.
Ces spécialistes du genre et de la consolidation de la paix ont de nombreux défis à relever dans un continent miné par des conflits de toutes sortes. Ils sont appelés à contribuer au processus de résolution des conflits en Afrique et de faire des propositions pour une paix durable. Ce master en genre consiste, selon la fondatrice et présidente de Femmes Afrique Solidarité, Binta Diop, à ‘’impliquer la vision des femmes, mais aussi celle des jeunes’’.
Car, dit-elle, ‘’il n’y aura pas de paix durable en Afrique, si les jeunes et les femmes ne sont pas impliqués’’. Que ce soit au Mali, en Centrafrique, en République Démocratique du Congo, les femmes et les jeunes paient les plus lourds tributs de ces guerres.
‘’L’Afrique n’a pas les compétences pour éteindre les foyers de tension’’
Dans Les zones de conflits, les jeunes et les femmes souffrent. Des femmes sont victimes de viol et sont devenues des objets sexuels. Pour cela, il faut éteindre ces conflits. Toutefois, il y a un écueil de taille : ‘’L’Afrique n’a pas les compétences pour les éteindre.’’ Donc, ''voyant les perspectives sur le terrain, nous nous sommes dit : il faut enseigner et doter nos populations, surtout les jeunes, d’outils nécessaires pour qu’ils puissent réellement intervenir’’.
Si l’Afrique reste aujourd’hui le continent où la pauvreté gagne de plus en plus de terrain, c’est surtout à cause des guerres civiles, ethniques, religieuses dont elle est toujours victime. ‘’Pour le moment, c’est l’élite masculine qui est en train de se partager le pouvoir et les ressources de l’Afrique et qui nous amène ces conflits violents’’, fustige-t-elle.
Des guerres liées toujours à une mauvaise gouvernance ou une mauvaise gestion des ressources. Selon la directrice des Opérations de la Banque Mondiale pour le Sénégal, le Cap-Vert, la Gambie, la Guinée Bissau et la Mauritanie, Vera Songwe, ‘’l’Afrique ne peut pas avoir une croissance soutenue, sans la paix et sans l’engagement des femmes qui constituent plus de 50% de la population’’.