Le Grand cadre des enseignants regroupant des syndicats de l’élémentaire, du moyen et du secondaire, compte aller jusqu’au bout de son mouvement de grève pour obtenir du gouvernement le respect du protocole d’accord signé l’année dernière, a indiqué mardi à Tambacounda, son coordonnateur Mamadou lamine Dianté.
En tournée nationale, M. Dianté qui faisait face à des journalistes peu avant le démarrage d’une assemblée générale au Lycée Mame Cheikh Mbaye, a justifié sa présence à Tambacounda par un souci de ‘’rendre hommage aux enseignants de la région pour leur mobilisation exceptionnelle lors du dernier plan d’actions’’.
La visite vise également, a-t-il poursuivi, à ‘’leur rappeler que cette année, on doit s’attendre à une longue lutte, parce que comme nous l’ont instruit les différentes bases, nous irons jusqu’au bout cette fois-ci’’.
Il a expliqué cette décision par ''l’attitude de mépris affichée par le gouvernement du Sénégal vis-à-vis de l’école et des enseignants’’.
‘’Lorsque le nouveau régime s’installait, l’école était dans une situation de turbulence’’, a rappelé Mamadou Lamine Dianté, ajoutant que les enseignants avaient alors ‘’accepté de faire un sursaut patriotique pour permettre aux nouvelles autorités de s’installer, afin de mieux prendre en charge les préoccupations de l’école’’.
Il déplore cependant que ‘’presque trois ans après leur installation, aucun engagement pris vis-à-vis des enseignants n’a été réalisé par ce gouvernement’’. Toutefois, le responsable syndical estime qu’en refusant de discuter avec le grand cadre, le gouvernement le met ‘’à l’aise’’ pour exécuter son plan d’actions.
Le Grand cadre des enseignants, a-t-il noté, réclame la ‘’fin des lenteurs administratives notées dans la gestion de la carrière des enseignants’’, le ‘’respect total du principe de la gestion démocratique du personnel enseignant’’ et le respect du protocole d’accord.
''Le gouvernement avait dit que pour la première fois au Sénégal, (il) signait des accords réalistes et réalisables avec les enseignants’’, a dit M. Dianté, non sans regretter le fait qu’ ‘’un an après, aucun accord n’a été respecté’’.
Il a déploré l’absence du ministre de l’Education aux réunions de revue du protocole d’accord depuis sa signature le 14 février 2014, estimant qu’il est de ce fait ‘’disqualifié pour parler du niveau d’exécution’’ de ce document.
Le coordonnateur du Grand cadre note que le mouvement syndical peut discuter par contre avec le ministre de la Fonction publique, qui est ‘’en train de suivre pas à pas le protocole d’accord’’.
Il n’a pas manqué d’attirer l’attention des enseignants sur certaines pratiques décelées dans le mouvement syndical, et qu’il qualifie de ‘’mercenariat syndical’’, visant à faire croire à une désunion des syndicats d’enseignants. Il s’agit a-t-il dit, d’individus qui ont utilisé le plan d’actions du grand cadre pour ‘’jouer le jeu du gouvernement’’ tout en prétendant parler au nom des enseignants.
‘’Le grand cadre a fini de sceller l’unité des enseignants’’ longtemps réclamée, a-t-il dit, avant d’inviter ceux qui veulent agir au nom des enseignants à rejoindre cette instance qui regroupe les ‘’représentants légitimes’’ de ce corps.
Pour cette raison, il pense que ‘’le gouvernement n’a aucun prétexte pour ne pas parler avec les représentants légitimes des enseignants (que regroupe) le Grand cadre’’. Toute autre option équivaudrait à ‘’faire fausse route et (à) porter préjudice au système éducatif’’.
Le premier plan d’actions du grand cadre se décline comme suit : une rétention de notes, entrée en vigueur depuis la semaine dernière, un boycott des réunions des conseils des classes du premier semestre, et des réunions des cellules pédagogiques, dans l’élémentaire, le moyen et le secondaire.
Le débrayage observé ce mardi à 9 heures, suivi d’assemblées générales groupées, sera suivie d’une grève totale mercredi sur l’ensemble du territoire national, a annoncé Mamadou Lamine Dianté.
Le mercredi 4 mars, il est prévu un débrayage à 9 heures, suivi d’une marche nationale à Dakar et dans les régions. Le lendemain jeudi 5 mars, il y aura grève totale. ‘’Au-delà, nous allons évaluer pour voir comment poursuivre la lutte’’, a-t-il noté.
Le premier plan d’actions a été bien suivi parce que les enseignants se reconnaissent dans les revendications du grand cadre et l’unité syndicale longtemps réclamée est devenue une réalité, a-t-il expliqué.
‘’L’année (académique) relève de la responsabilité de l’Etat. S’il veut qu’elle soit noire, elle sera noire, s’il veut qu’elle soit blanche, elle (le) sera’’, a-t-il martelé.