La West Africa Democracy Radio (WADR), en partenariat avec OXFAM, s’implique dans la lutte contre la maladie à virus Ebola, en diffusant un vaste programme à travers lequel le débat sera porté au niveau des populations à la base pour recueillir leurs préoccupations.
''Dans le cadre d’émissions, de reportages, de débat, les populations vont s’asseoir pour parler de leurs besoins, de leurs préoccupations parce que c’est cela qui manquait dans la réponse à la maladie'', a expliqué le directeur de la radio ouest africaine, Souleymane Niang, lors de la cérémonie de lancement du projet, organisée mardi à Dakar.
Ainsi, la radio qui couvre 12 pays de la CEDEAO va accompagner OXFAM dans la mobilisation des acteurs au niveau local et produire de l’information sur cette mobilisation en faveur de la campagne de prévention contre la maladie à virus Ebola.
Il s’agit pour la WADR d’établir un partenariat avec les radios communautaires à la base pour passer les messages avec ''un volet professionnalisation, équipements, formation et renforcement de capacités pour ces radios'', a dit Souleymane Niang.
En effet, a-t-il relevé, ‘’dans certains pays les messages de prévention n’ont pas été efficaces parce qu’à la base, on n’a pas analysé les besoins en informations des populations. C’est là que les médias peuvent jouer un rôle de faire participer les populations dans le débat’’.
‘’Il faut que les populations soient préparées et comprennent les phénomènes pour qu’ à l’avenir on puisse leur parler de façon efficace afin que les systèmes de santé puissent résister à ces types de crise’’, a souligné le directeur de WADR.
‘’Si aucun média n’amplifie les voix des personnes des localités perdues dans la forêt de Guinée ou en Sierra Leone, ce que les gens pensent de la maladie , les autorités n’auront aucune idée de ce qui se passe dans les localités les plus éloignées touchées par l’épidémie’’, a-t-il relevé.
Pour Souleymane Niang, ‘’l’avantage de la radio, c’est la flexibilité avec des possibilités de rediffusion, de traduire les messages sur plusieurs langues’’.
Pour le directeur général d’OXFAM, qui finance le programme de communication, ‘’ce projet entre dans le cadre de l’effort global lancé par beaucoup d’organisations pour répondre aux défis posés par la maladie à virus Ebola dans la sous région’’.
‘’C’est la première fois que la région ouest-africaine est touchée par la maladie, notamment en Guinée. Cela a pris de court la plupart des systèmes de santé, le système éducatif, les mécanismes d’intégration, le système de gouvernance’’, a relevé Dawitt Beyene. L’une des illustrations c’est la restriction de la liberté de mouvement dans la sous-région, a-t-il ajouté.
Il suffisait d’avoir sa pièce d’identité pour voyager dans la sous région par avion, par la route, mais dés l’apparition de la maladie cette liberté de circulation a été remise en question.
''L’un des objectifs de ce projet c’est d’analyser cette dimension. Il s’agit aussi de citoyenneté participative parce que jusqu’ici ce sont les autorités qui prennent des mesures dans le cadre de la lutte contre cette maladie'', a dit M. Beyene.
‘’Pour une épidémie comme Ebola, l’information est importante pour aider les populations à connaître et comprendre les mesures de prévention et la communication est indispensable pour transmettre à la base les informations qui viennent des autorités sanitaires’’, a t –il ajouté.
Présent à la cérémonie au nom du ministre de la Santé et de l’Action sociale, le Directeur du Service national de l’éducation et de l’Information pour la santé, Dr Aloyse Diouf a encore insisté sur le respect des mesures d’hygiène à promouvoir au niveau des populations.
''La plupart de la population croit que le pari est gagné avec un relâchement des mesures d’hygiène prises, alors qu’il faut encore être vigilant puisque que le risque est encore là'', a-t-il dit.
Les organisateurs rappellent que le but de ce projet ''est de contribuer par la communication, la coopération avec les organisations de la société civile et le plaidoyer auprès des institutions régionales telles que la CEDEAO, à l'éradication de la maladie à virus Ebola en Afrique de l'Ouest''.
Le projet vise aussi à atténuer ''les effets néfastes de l'épidémie sur les droits de l'homme, la bonne gouvernance et la sécurité alimentaire''.