La mise en œuvre du Plan Sénégal Émergent nécessite une forte adhésion des petites et moyennes entreprises sénégalaises qui sont le socle du développement économique. Par contre, les PME-PMI sont à l’écart dans ce plan. Sans leur implication, on ne peut pas parler d’une réussite du PSE.
Depuis le groupe consultatif de Paris, le 23 février 2014, un net changement était attendu avec la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent. Surtout que le Sénégal a obtenu auprès des bailleurs de fonds des engagements de financement à hauteur de 3 729 milliards de F CFA. Mais un an après, ‘’les choses ne bougent pas’’. C’est le constat fait par le président de la confédération des entreprises du Sénégal (CDES). Selon Babacar Diagne, ‘’le secteur privé ne sent même pas le PSE’’, mise à part l’aspect théorique. Ce plan, dit-il, tout le monde en parle, mais ‘’il n’y a pas de la matière’’, ou aucun acte n’est encore posé.
‘’Le secteur privé semble ne pas être concerné car le conseil des entreprises du Sénégal, qui est une organisation patronale qui regroupe les micros et les petites entreprises, est vraiment mis à l’écart’’, s’offusque M. Diagne. Qui poursuit : ’’On ne peut pas émerger à partir du haut. L’émergence, c’est à partir de la base, notamment les micros et les petites entreprises.’’
Cependant, il faut reconnaître que les PME et PMI traversent d’énormes difficultés, à en croire le président du CDES. Mais, ‘’sans l’implication des micros et petites entreprises sénégalaises, le PSE est voué à l’échec. Tous les pays ont émergé à partir des micros et petites entreprises, à partir de petites unités industrielles. C’est ce qui crée un tissu industriel et permet de maîtriser la chaîne de valeur’’, poursuit-il.
Le président du conseil des entreprises du Sénégal n’est pas seul dans cette logique. Les petites et moyennes entreprises seront le socle du développement et de la production, soutient Alassane Lo, expert-consultant en création d’entreprise et stratégie de développement des PME-PMI. D’après le coauteur de ‘’Entreprendre au Sénégal, Manuel du créateur d’entreprise’’, ‘’si on ne fait pas la promotion de la PME-PMI, le problème de l’emploi qui est là ne sera jamais réglé’’. Car, poursuit M. Lo, c’est sur les PME-PMI, les grandes entreprises industrielles, qu’il faudra se baser pour créer de la richesse.
‘’On parle de création d’emplois. Mais pour créer des emplois, il faut des employeurs. Ce sont ces unités qui vont être des employeurs, qui vont créer de l’emploi. Leur promotion est fondamentale’’, conseille-t-il. Néanmoins il reste optimiste, à travers les différents chantiers ouverts depuis quelque temps pour la promotion des PME-PMI, notamment la loi sur le développement de la PME et la modernisation de l’économie. ‘’L’option de promouvoir la PME-PMI est là. Et ce, depuis quelque temps’’, reconnaît-il.