Le Sénégal qui a adopté en octobre dernier son cadre national d’investissement stratégique (CNIS) cherche de nouveaux partenaires financiers pour le déroulement de ses actions prioritaires dans la gestion durable des terres et des eaux, a déclaré lundi à Dakar Mamadou Moussa Diakhité, Chef d’équipe du programme de la gestion durable des terres et de l’eau au NEPAD.
"Au plan continental, on est en train de suivre le maximum de pays en ce moment. Il y a 27 pays qui sont en train de préparer le cadre d'investissement stratégique sur la gestion durable des terres et de l'eau. Nous sommes à ce jour à 12 pays d'Afrique dont le Sénégal qui ont finalisé leur Cadre", a-t-il dit.
Mamadou Moussa Diakhité également chargé de la coordination de Terrafrica intervenait au cours d'un atelier de trois jours sur le financement de la gestion des terres et des eaux organisé par l'agence de planification et de coordination du NEPAD.
La finalisation de ces cadres d'investissement stratégique passe par un travail de concertation nationale pour faire une priorité des actions à financer immédiatement.
Selon Diakhité, "le Sénégal a procédé à cet exercice comme les onze autres pays et maintenant le défi c'est d’amener ce pays à convaincre des bailleurs de fonds à financer les actions qui sont considérées comme prioritaires".
Cet atelier fait partie d'une série de quatre ateliers que "nous devons organiser avec les partenaires sur la sensibilisation et les mesures à prendre dans le domaine de la gestion durable des terres et de l’eau en Afrique", a-t-il souligné.
M. Diakhité a relevé que la rencontre a pour ambition de "voir quelles sont les sources de financement non seulement liées directement à la gestion des terres et de l’eau comme Terrafrica"
Il y a ''aussi les autres fonds comme le fond climat, les fonds du secteur privé qui pourraient servir aux financements des cadres d'investissement stratégique que les pays sont en train de préparer et de finaliser", a-t-il ajouté.
Il s'agira également d'"apporter un appui technique et financier aux pays africain dans le domaine de la gestion durable des terres et de l'eau".
"Les fonds classiques, les fonds nationaux, gouvernementaux et continentaux peuvent servir de levier pour mobiliser plus de fonds dans le domaine de la gestion durable des terres et de l'eau et tous les partenaires l’ont compris et c'est pour ça qu'il des fonds multipartenaires pour mobiliser des sources de financement supplémentaires", a-t-il souligné.
Mamadou Moussa Diakhité estime que "les fonds climat comme le fond d'adaptation, le fond pour les pays les moins avancé et le fond spécial sur le changement climatique peuvent aussi contribuer au financement de la gestion des terres et de l'eau".
Venu présider la rencontre, Massata Niang, Conseiller technique N° 1 du ministère de l'Agriculture et de l'Equipement rural, a salué la tenue de cet atelier qui intervient à la suite de "l'adoption par le gouvernement au mois d'octobre du cadre national d'investissement stratégique pour la gestion durable des terres et de l’eau au Sénégal".
Ce document stratégique est "conçu pour apporter une réponse appropriée au phénomène de dégradation qui touche près de 2/3 de nos terres arables soit 2,5 millions d’hectares''. Ainsi, ''ce phénomène inclut des pertes économiques notables estimées en 2008 à 1% du PIB par Banque Mondiale", a-t-il rappelé.
"Avec l'adoption du Cadre nationale d'investissement stratégique, le gouvernement du Sénégal a voulu marquer tout l'intérêt qu'il accorde à la gestion durable des ressources naturelles en générale particulier celles des terres comme base productive d'une part et d'autre part celle des eaux compte tenu de son importance dans l'agriculture’’, a précisé M. Niang.