Les agents de l'usine Suneor de Diourbel (centre) ont entamé lundi un arrêt de travail de trois jours pour protester contre la "balkanisation" de leur entreprise, prêtant au repreneur Abas Jaber l'intention de vendre des sites dont ceux de Kaolack et Ziguinchor.
"Nous avons décidé d'arrêter le travail pour dire non à la balkanisation. Depuis quelques jours, on nous parle de l'éventualité de balkaniser la Suneor", a déclaré le secrétaire général de la section locale du Syndicat national des travailleurs des industries des corps gras et activités similaires du Sénégal (SNTICASS), Thié Mbaye Ndiaye.
"La direction envoie des informations en filigrane et pour nous, il n'est pas question d'accepter qu'on balkanise la Suneor ni aujourd'hui, ni demain", a-t-il dit au cours d'une assemblée générale (AG) tenue au sein de l'entreprise.
Pour défendre leur outil de travail, les agents de Diourbel ont décidé de dérouler un plan d'actions intégrant un arrêt de travail de trois jours avec des AG quotidiennes. Ils ont aussi décidé de bloquer la réception des graines dans toutes les usines.
Selon M. Ndiaye, les usines de Kaolack et de Ziguinchor vont être vendues à SOFIPROTEOL, un groupe français. Il a précisé que celle de Diourbel n'avait pas encore d'acquéreur.
"Globalement on parle de 400 à 500 travailleurs menacés parce qu'aujourd'hui, si la société est balkanisée de cette manière, si les intérêts des travailleurs ne sont pas pris en compte, ils feront face à un grand péril", a dénoncé M. Ndiaye.
Les travailleurs de Diourbel, estimant que leurs droits "ont été dilapidés", promettent aussi de porter plainte à travers la Société de participation et d'investissement (SPI) qui gère leurs actions dans la société.