Le ministre du Commerce a annoncé que 3 500 tonnes de riz local ont déjà été payées comptant par des commerçants sénégalais. Alioune Sarr s’exprimait hier dans les locaux de la Fondation Trade point, en marge de la clôture d’un atelier sur le e-commerce et en a profité pour aborder certaines questions d’actualité.
Dans la recherche de l’autosuffisance en riz, la question de la commercialisation de la production locale inquiétait. Aujourd’hui, les campagnes de promotion de ce produit semblent avoir porté leurs fruits. Les commerçants sénégalais montrent plus d’intérêt à cette filière. Le ministre du Commerce, en visite hier dans les locaux de la Fondation Trade point, a annoncé qu’«il y a plus de 3 500 tonnes de riz payées comptant sans soutien bancaire». Il a même précisé : «Récemment, nous avons signé avec les importateurs de riz et des producteurs riziers un protocole dans lequel il y a un achat immédiat de 8 500 tonnes, mais aussi un achat sur les 270 mille tonnes qui sont prévues. Il y a un protocole qui est en cours de finalisation entre le ministère du Commerce, les importateurs de riz organisés autour de l’Unacois et également les acteurs riziers et les producteurs.»
En plus de cela, la Banque nationale de développement économique (Bnde) est entrée dans le dispositif. Un compte logé dans cette institution va accompagner l’achat de certaines productions de riz. «Le riz, c’est 200 milliards de francs Cfa que nous mettons sur le marché de façon annuelle», a expliqué le ministre pour mettre en évidence les avantages à tirer de la consommation du riz local. Cet accord entre l’Etat et les acteurs du riz a permis de trouver un consensus autour du prix du riz et de réguler l’importation de celui-ci pour enlever du quota à importer.
Cette visite du ministre du Commerce dans les locaux de Trade point a coïncidé avec la clôture d’un atelier de renforcement en marketing en ligne, de capacités à destination de 30 femmes chefs d’entreprise. Son département, en collaboration avec cette fondation, a voulu imprégner les bénéficiaires des enjeux et exigences du commerce international. Il s’agissait, d’après M Sarr, de leur montrer «comment être visible sur les marchés locaux et comment valoriser leur potentiel et leurs produits sur le marché international». L’économie sénégalaise est constituée à 90% de Pme Pmi, a-t-il souligné. Il a encouragé à davantage développer le commerce électronique. «Ça réduit les distances, les coûts et c’est tout un potentiel de marchés à gagner pour notre économie», a-t-il plaidé en appelant à être plus compétitifs. «Le département a initié un projet de loi sur la modernisation de l’économie et des Pme qui donne plus de potentiel à la Pme-Pmi sénégalaise. L’idée est qu’à partir d’un statut de la Pme qui sera défini, les Pme puissent réduire les problèmes auxquels elles sont confrontées : l’accès au financement, le foncier, les questions de fiscalité. Nous allons proposer un modèle fiscal beaucoup plus adapté aux Pme, mais aussi l’approvisionnement en certains intrants comme l’énergie», a-t-il partagé au sujet des réformes envisagées.
Le ministre du Commerce a réitéré l’option du gouvernement de protéger les productions locales par l’interdiction d’importations, afin que des produits subventionnés ne viennent pas les concurrencer. Mais ce n’est pas pour autant que la spéculation sera tolérée. Il ne sera pas exclu de rouvrir les importations en cas de tension sur un produit.