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Construction d’un pont stratégique sur le fleuve Gambie, après des décennies de blocage
Publié le samedi 21 fevrier 2015  |  AFP
Cérémonie
© aDakar.com par A. Seck
Cérémonie de pose de la première pierre du pont Trans-Gambie
Farafégné, le 21 Février 2015 - Le Premier ministre du Sénégal Dionne a participé à la cérémonie de pose de la première pierre du pont Trans-Gambie en présence de la vice-présidente gambienne et du Khalife général de Médina Baye.




Dakar- Le Sénégal et la Gambie ont lancé vendredi la construction sur le fleuve Gambie d’un pont essentiel pour l’accès à la partie sud du Sénégal, dont le projet était bloqué depuis des décennies par des divergences entre les deux pays.

La pose de la première pierre du pont a eu lieu vendredi à Farafégné, en territoire gambien, en présence de la vice-présidente de Gambie, Isatou Njie, et du Premier ministre du Sénégal, Mohamed Boun Abdallah Dionne, a rapporté samedi l’Agence de presse sénégalaise (APS, publique).

Cet ouvrage, important pour le Sénégal pour l’accès en Casamance, dans sa partie sud, était réclamé au moins depuis les années 1960 par des responsables officiels, la population et des transporteurs sénégalais en raison, selon eux, "des tracasseries" et des longues heures nécessaires pour traverser la Gambie à bord de ferries sur le fleuve éponyme.

La Casamance, confrontée depuis plus de 30 ans à une rébellion indépendantiste armée, est séparée du nord du Sénégal par la Gambie, un pays totalement enclavé dans le territoire sénégalais à l’exception de sa façade maritime.

"Ces obstacles sont autant de contraintes au développement des activités de nos populations, donc lever ces obstacles relève de l’urgence", a déclaré le Premier ministre sénégalais.

La construction du pont, d’une longueur de 942 mètres, va durer trois ans, pour un coût estimé à 53 milliards de francs CFA (plus de 80 millions d’euros), sur financement essentiellement de la Banque africaine de développement (BAD) avec "une contribution de 10% des parties sénégalaise et gambienne", selon l’APS, qui ne précise pas si l’apport de l’institution financière est un prêt ou un don.

La construction de l’ouvrage était bloquée depuis des décennies à cause des divergences entre le Sénégal et la Gambie sur sa nature (pont ou pont-barrage), son coût, son mode de financement et sa gestion - par Banjul seulement ou avec Dakar - et des tensions récurrentes entre les deux pays, aux relations toujours compliquées.

Au pouvoir depuis 1994, le président gambien Yahya Jammeh a souvent accusé Dakar d’accueillir des "opposants gambiens".

Dans le conflit en Casamance, Banjul a souvent joué les bons offices, tout en étant accusée de soutenir les rebelles.

En août 2012, les relations entre les deux pays avaient connu un regain de tension après l’exécution en Gambie de neuf condamnés à mort, dont deux Sénégalais.

mrb/mba


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