Le lancement de l’emprunt obligataire, par appel public, à l’épargne de la ville de Dakar 2015-2022 prévu hier, jeudi 19 février, a été reporté à une date ultérieure, suite à une demande introduite par le gouvernement au niveau du Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (Crempf). Suffisant pour que le maire de Dakar Khalifa Sall décide de se conformer aux souhaits de la tutelle, tout en refusant, contre tout paradoxe, de se prononcer sur les motifs évoqués par l’Etat du Sénégal obligeant de fait le Crempf à souhaiter un report de l’événement.
Initialement prévu hier, jeudi 19 février, le lancement de l’emprunt obligataire par appel public à l’épargne de la ville de Dakar 2015-2022, projet qui vise à financer des infrastructures dans la capitale sénégalaise, est reporté à une date ultérieure. Selon Khalifa Ababacar Sall, le maire de Dakar, ce renvoi est dû à une demande déposée par l’Etat du Sénégal au Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (Crempf), l’autorité de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) en charge des marchés dans les pays membres. « Nous avons décidé de différer le lancement après requête de l’Etat du Sénégal. Le gouvernement a introduit une requête au niveau du conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers, Cette demande a conduit le Crempf à nous demander de différer le lancement de l’emprunt à une date ultérieure», a expliqué l’édile de Dakar aux journalistes et à ses sympathisants présents hier, jeudi 19 février, à l’hôtel de ville de Dakar.
Interrogé sur les raisons avancées par les autorités étatiques pour justifier la demande de renvoi, Khalifa Sall s’est contenté toutefois d’affirmer : « je ne veux pas entrer dans le débat parce que c’est comme dans une procédure judiciaire. L’Etat a fait un mémoire pour expliquer les raisons pour lesquelles il a pris sa position. Nous aussi, nous avons répondu avant-hier (mercredi 18 février) dans la nuit. Nous avons élaboré un mémoire en défense que nous avons transmis au Crempf, c’est à lui de décider. En ce moment, nous ne pouvons rien dire ».
S’agissant de la nouvelle date choisie pour le démarrage du projet, le maire de Dakar n’a pas voulu donner de détails. Il se dit tout simplement être dans l’attente de la décision du Crempf. Khalifa Sall a par ailleurs indiqué que toutes les autorisations ont été acquises pour le lancement du programme avant que le gouvernement n’introduise sa demande de report.
Le maire de Dakar a tenu tout de même à remercier le gouvernement en particulier, le ministre de la Gouvernance locale, du développement et de l’aménagement du territoire, Oumar Youm, qui a soutenu le projet. « Quand on a entamé la procédure, l’Etat était avec nous, donc je me dois de le remercier », a-t-il dit.
En quoi consiste l’emprunt obligataire ?
En vue d’élargir ses sources de financement, la ville de Dakar a décidé de recourir au marché financier de l’Uemoa Le recours se fait à travers une levée de ressources sous forme d’obligations destinées au financement d’équipements marchands dont un centre commercial de 4240 boutiques. Le projet visait également, si à en croire les responsables de la mairie de Dakar, à lever des fonds conséquents et susceptibles d’être investis dans les opérations urbaines qui peuvent émaner de recettes fiscales annuelles. L’emprunt obligataire se décline sous forme de prêt de 20 milliards consenti par la ville de Dakar à des partenaires financiers. Le remboursement se fera avec un taux de 6, 60%. Il s’étale sur une période de 7 ans dont 2 en différé. La réalisation des infrastructures couvre par contre la période 2015-2022.