Après une semaine de mouvement, Marie Siby Faye du ministère de l’Education lance un appel au Grand Cadre pour un apaisement du système scolaire. Mais il ne faudra pas compter sur les enseignants qui durcissent le ton.
La grève du Grand Cadre des enseignants a été bien suivie sur toute l’étendue du territoire. Selon le coordinateur du Grand Cadre Mamadou Lamine Dianté, les enseignants ont pris la mesure de l’enjeu par rapport aux revendications portées par leur syndicat. C’est pourquoi, dans plusieurs localités, le taux de suivi tourne entre 80 et 90%. Dans les zones où il y a eu un peu de résistance, c’était à cause des compositions, selon le syndicaliste.
‘’Dans l’ensemble, la grève a été très bien suivie. Les bases qui ont eu à faire des évaluations, ce matin, nous ont demandé de systématiser la rétention des notes, à partir de l’évaluation d’aujourd’hui, et d’autres font état de boycott des cellules pédagogiques dans l’élémentaire’’, a expliqué M. Dianté. Si on en croit le coordinateur du Grand Cadre, la base souhaite maintenir la dynamique d’aller chaque semaine vers des journées de grève ou de débrayage de deux ou trois jours.
Mais la conseillère technique chargée des syndicats, du genre et des affaires sociales du ministère de l’Education ne veut pas en entendre parler. Marie Siby Faye a lancé hier un appel à l’endroit des enseignants pour un apaisement du système scolaire. ‘’Suite à la tenue des assises, aux engagements pris, dans le cadre du comité du dialogue social, nous leur lançons un appel pour que nous puissions œuvrer à l’apaisement du système scolaire.
Nous sommes tous pour une éducation de qualité. A ce propos, j’appelle à un engagement des uns et des autres’’, a lancé Mme Faye. D’autant que, par rapport à la mise en œuvre des accords, sur les 33 points, 18 sont entièrement satisfaits et 10 sont en cours. ‘’Des efforts sont en train d’être faits pour la mise en œuvre totale de ces accords. Par rapport aux lenteurs, ils savent que des décisions sont prises et que la fonction publique travaille à la dématérialisation des actes pour une meilleure prise en charge. Ils sont aussi informés au jour le jour des actes posés par le gouvernement, pour que la mise en œuvre se fasse dans les meilleurs délais’’, a dit Mme Faye.
‘’La prise en charge ne peut pas se faire aussi rapidement que les enseignants le désirent’’
Selon elle, tous les actes que pose le gouvernement le sont en rapport avec les organisations syndicales. ‘’Ils peuvent alerter. Mais de là à perturber le système, suite aux engagements qui ont été pris à Saly, dans le cadre de l’assemblée générale du comité du dialogue social secteur éducation formation, je pense qu’il y avait une autre attitude à adopter qui nous permet d’aller vite. Et qu’ils fassent aussi preuve de compréhension par rapport à certaines questions, puisqu’ils comprennent les enjeux. La prise en charge ne peut pas se faire aussi rapidement qu’ils le désirent’’, a-t-elle souligné.
Toutefois, pour Mamadou Lamine Dianté, les enseignants n’ont fait que réagir par rapport à une situation. ‘’Les acteurs ont travaillé en étroite intelligence. Lors des assises de l’éducation, ils ont eu à stabiliser certaines choses. On a fait des propositions allant dans le sens d’une accalmie d’au moins trois ans dans le système éducatif. Si tout cela avait été capitalisé, on n’en serait pas là. Au moment où nous faisions de bonnes volontés, les autorités faisaient totalement le contraire.
A partir de ce moment, on s’était dit que ce n’étaient pas des interlocuteurs à qui il fallait prêter bonne porte, donc la confiance a été totalement rompue’’, a soutenu M. Dianté. ‘’Ils nous ont demandé de surseoir à nos revendications à caractère indemnitaire. Nous avons eu la surprise de constater que, dans le décret 2014-769 du 12 juin, le président a octroyé des indemnités faramineuses à certaines catégories d’agents en oubliant royalement les enseignants. Il fallait que nous puissions marquer le coup.’’