L'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) va financer dans six pays ouest-africains un projet de création d'emplois jeunes via des systèmes aquacoles et des chaînes de valeur du manioc sur une durée de deux ans, a appris APA, jeudi à Dakar.
"Ce projet de coopération d'ampleur régionale, impliquant six pays africains de l'Afrique de l'ouest (Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Ghana, Guinée Bissau, Nigeria et Sénégal), a comme ambition au Sénégal, de promouvoir à travers l'exploitation des opportunités d'autonomisation économique des jeunes dans la chaîne de valeur aquacole du Sénégal", a expliqué Vincent Martin, représentant résident de la Fao au Sénégal.
Il s'exprimait au lancement de la composante sénégalaise du projet "Création d'opportunités d'emploi pour les jeunes dans le secteur de l'agroalimentaire via des systèmes aquacoles et de chaînes de valeur du manioc durables en Afrique de l'ouest (Gcp/Raf/254/Mul)" financé par la FAO à hauteur de 4 millions de dollars.
Il est mis en œuvre au Sénégal par l'Agence nationale pour la promotion de l'emploi des jeunes (ANPEJ) avec l'appui technique de l'Agence nationale de l'aquaculture (ANA).
Le Burkina Faso et le Sénégal ne sont pas concernés par le volet manioc de ce projet qui vise à contribuer à réduire le chômage et le sous-emploi des jeunes, réduire la pauvreté des jeunes travailleurs, améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations à travers l'augmentation accrue de la production du manioc et du poisson.
"Parmi les impacts attendus du projet, nous pouvons noter la création d'emplois décents et durables, la répartition des richesses au niveau des familles et des communautés, et la contribution des jeunes au développement rural du pays bénéficiaire", a expliqué Nathanael Hishamunda, consultant principal aquaculture de la Fao.
S'agissant du cas spécifique du Sénégal, les dernières statistiques de 2011, révèlent que, chaque année, le Sénégal enregistre 200 mille nouveaux demandeurs d'emplois, alors que l'offre est estimée à 30 mille nouveaux emplois.
Ainsi, "le projet est une réponse adéquate au chômage des jeunes et permettra à Anpej de capitaliser son expérience et de l'enrichir grâce à l'appui technique de l'Ana qui va aider à l'aménagement de pôles aquacoles. Il offrira 250 emplois directs. Quelque 250 autres jeunes vont bénéficier de renforcement des capacités et 50 encadreurs seront fermés en incubation aux métiers de l'aquaculture", a dit Cheikh Diaw , Secrétaire général du ministère de la Jeunesse, de l'emploi et de la construction citoyenne.
Pour Maguette Ba, Dg de l'ANA, le sous-secteur aquacole offre des opportunités d'emploi et de sécurité alimentaire, d'où, face à la baisse des ressources halieutiques, il faut passer à l'aquaculture.
"Des pays comme le nôtre ne peuvent pas être en reste vue les potentialités dont le Sénégal dispose. Le Sénégal a mis en place tout un dispositif pour développer l'aquaculture. En dehors des infrastructures, le code de l'aquaculture est en instance au niveau du gouvernement et va être adopté prochainement. Il va améliorer l'environnement de l'aquaculture", a dit M. Ba.
Selon lui, au Sénégal, il y a eu un nouveau challenge, car le gouvernement a mis la barre très haut en matière d'emplois.
"Et le ministère de la Jeunesse a dit que le sous secteur aquacole peut aider à la création d'emplois au Sénégal. C'est une opportunité que l'Ana va saisir. Je saisis cette occasion pour marquer notre disponibilité à tout faire pour atteindre les objectifs du projet", a-t-il dit.
TE/cat/APA